Comparativement au rapport de 2006, celui de l’année 2007 est en chute libre avec un manque à gagner pour l’Etat d’environ 20 milliards FCFA ; tandis que le précédent rapport avait fait état d’un manque à gagner de près de 103 milliards F CFA. C’est le constat fait après la remise de la synthèse 2007 du rapport à la presse le mardi 05 août 2008 à l’Hôtel Salam. C’était sous la présidence du Végal Sidi Sosso DIARRA, en présence de ses collaborateurs.
Dans le rapport de 2007, les vérifications réalisées ont mis en évidence un certain nombre de dysfonctionnements qui ont limité la qualité de la gestion financière et l’efficacité des politiques et programmes. On peut citer, entre autres, la persistance de la fraude et de la mauvaise gestion, la faiblesse du contrôle interne, du suivi, des capacités des intervenants, de la coordination ainsi que dans l’utilisation des indicateurs.
En effet, le récent rapport indique qu’un manque à gagner pour l’Etat, d’environ 20 milliards F CFA, a été décelé ; montant dont la moitié est proposée au recouvrement. Lié à la fraude et à la mauvaise gestion, ce montant total se situe nettement en deçà des 103 milliards figurant dans le précédent rapport annuel du Vérificateur Général. Cela est dû aux facteurs suivants : la place plus importante accordée à la vérification de performance (14 vérifications en 2007 contre 4 en 2006) ; la nature des structures vérifiées en 2007 : ce sont généralement des structures à faible budget (hôpitaux par exemple) ; la période couverte par les vérifications : elle est en moyenne de 3 ans en 2007 contre 5 en 2006. Comme en 2006, l’essentiel du manque à gagner est imputable aux services d’assiette et de recouvrement : près de 70% en 2006 et 80% en 2007.
Ce rapport est le fruit de 33 missions dont : 17 missions de vérification financière; 7 missions de vérification intégrée (il s’agit de toutes les vérifications concernant les hôpitaux publics) ; 7 missions de vérification de performance; 1 mission d’appui technique réalisée auprès du Ministère de l’Elevage et de la Pêche ; 1 mission d’étude en France sur l’évaluation des politiques publiques.
Les secteurs couverts sont : les services de l’assiette et du recouvrement; les services des domaines de l’Etat, des Affaires Foncières et du Logement ; le secteur sanitaire et social ; le secteur de la sécurité alimentaire ; le secteur des mines ; le secteur des transports ; le secteur du développement rural ; le secteur bancaire ; les saisines et plaintes.
Le Bureau a en outre reçu 31 plaintes émanant de citoyens. Certaines d’entre elles ont donné lieu à des missions de vérification portant sur : les importations de farine de 2004 à 2007; les marchés d’intrants et de pièces de rechange à la CMDT ; le Programme de Vérification des Importations (PVI); la gestion de la Commune Rurale de Sitakily (Cercle de Keniéba); les droits de tirage et les marchés de maîtrise d’ouvrage de l’ANICT Ségou. Les autres plaintes ont donné lieu à un traitement sur place présenté au chapitre IX de ce rapport.
Adama Diarra
QUELQUES PROPOS DU VÉGAL
Lors de la conférence de presse, le Vérificateur Général, Sidi Sosso DIARRA, toujours égal à lui-même, simple, humble et serein, a tenu des propos dont la teneur suit :
« On se fait des jaloux. Parce que notre institution est la plus jeune et elle est aussi plus médiatisés que les autres ».
« Il faut laisser les faits parler d’eux-mêmes. On est en démocratie, on est pas obligé d’être d’accord tout le temps.»
« Quoique l’on fasse, les gens trouveront toujours quelque chose à dire ».
« On a pas de quoi à être gêné »
« Les choses sont en train de bouger, ce qui veut dire qu’il y a un changement de comportement ».
« Je ne suis pas prêt à être instrumentalisé par qui que se soit. »
« Je suis factuel et non instrumentalisable ! »
« L’Etat attribue des exonérations aux opérateurs économiques en dehors des circuits normaux et ne se donne pas les moyens de les contrôler. »
« Le mot ‘‘tension’’ est trop fort pour qualifier les rapports entre moi et le pôle économique, mais il y a des divergences de points de vues et d’interprétations ».
« Tant que l’Etat n’est pas présent au moment du coulage d’or, l’or en tant que levier de développement ne marchera pas. Il est bon que l’Etat prenne l’exemple sur les pays voisins »
« Notre rôle, ce n’est pas d’attiser le feu »
« C’est moi qui ai demandé au Président de la République de venir voir dans quelles conditions nous travaillons. Ma fonction ne m’interdit pas d’être courtois avec les gens. Cela n’a rien à voir avec l’indépendance. »
« Contrairement à ce que les gens pensent, le Bureau du Vérificateur Général vend une image très positive du Mali à l’extérieur ».
« On essaye de casser les reins de nos rapports. La meilleure réponse aux saboteurs de nos rapports est la qualité de notre travail. On n’est pas obligé de répondre aux gens. Mais ce qui nous intéresse, c’est d’informer l’opinion nationale sur ce que nous faisons ».
Propos rassemblés par
Adama Diarra Le Pouce