Le parti de la poignée de mains a sombré dans une profonde léthargie depuis son dernier congrès, tenu en avril passé et dont le point focal a été la reconduction de Younoussi Touré au poste de président contre la volonté d’une frange importante de participants acquis à la promotion à cette fonction du 2ème vice-président, Oumar Ibrahim Touré, par ailleurs ministre de la Santé.
Pour le sortir de cette passe dangereuse, à quelques encablures des élections communales de 2009, le groupe parlementaire URD a pris l’initiative d’une serie de consultations avec les principaux dirigeants du parti.
Cette structure, composée de 29 élus, a déjà entendu Me Abdoul Wahab Berthé, 1er vice-président et Oumar Ibrahim Touré. Aujourd’hui mercredi, 13 août, ce sera le tour du parrain du parti, Soumaïla Cissé, président de la Commission de l’UEMOA pour ceux qui ne le sauraient pas ou l’auraient oublié. Demain jeudi, la boucle devrait être bouclée avec une rencontre des élus avec l’ensemble de ces personnalités.
Depuis son deuxième congrès bâclé, l’URD de Soumaïla Cissé est en panne. Le leadership de Younoussi Touré est fortement contesté par des cadres du parti. De plus, le président imposé par le parrain, pardon le « fondateur » du parti, le « propriétaire » de cette formation politique, ne prend aucune initiative pour faire fonctionner le parti de la poignée de mains, créé uniquement pour les ambitions présidentielles de l’enfant de Niafunké.
L’instance dirigeante du parti se réunit rarement et quand elle se retrouve, c’est en l’absence des ministres du parti, notamment Me Abdoul Wahab Berthé et Oumar Ibrahim Touré. Ce que d’aucuns considèrent comme un sabotage.
Les structures à la base sont démoralisées et ne comprennent pas la léthargie dans laquelle évolue le Bureau Exécutif National (BEN). C’est dans ce contexte que plusieurs comités et des centaines de personnes ont abandonné, à Gao, à Bamako, à Dioïla et ailleurs, la formation politique de Soumaïla Cissé.
Pendant que le parti a de la peine à décoller et que des voix s’élevaient pour dénoncer cette anomalie, le président Younoussi Touré, en mission de l’Assemblée nationale au Canada, a poursuivi son vol sur les Etats-Unis d’Amérique, notamment à Atlanta pour y passer ses vacances tranquillement, loin des difficultés du parti et des pressions à l’Hémicycle, en session extraordinaire pour autoriser le gouvernement à ouvrir le capital de la CMDT.
C’est bien après le vote de ce projet de loi qu’il est revenu à Bamako trouver sur sa table la lettre de démission d’une forte personnalité du parti, en l’occurrence Salia Maïga, président de la Commission des finances de l’URD.
Rapidement, Younoussi Touré improvise une conférence de presse non pas pour reconnaître les difficultés du parti mais pour dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Et lancer, au passage, des flèches à la presse qu’il accuse de vouloir casser son parti. Au lieu de voir la réalité d’en face, Younoussi Touré préfère jouer à la politique de l’autruche. Le problème reste donc entier parce que non diagnostiqué a fortiori solutionné.
Conséquence: les militants continuent de déserter le parti comme ils y sont entrés. Les derniers départs ont été enregistrés, le week – end dernier, à Kita au profit du RPM d’IBK qui, après la débâcle électorale des législatives de 2007, est en train de se reconstituer lentement, mais sûrement.
Les démissionnaires de l’URD sont arrivés à la conclusion selon laquelle, le cadre du parti n’est pas approprié à leur promotion politique.
Face à cette situation dangereuse, le groupe parlementaire URD, dirigé par Abdoul Malick Diallo d’Ansongo, a pris l’initiative de « mettre de l’ordre dans le parti » à travers plusieurs conciliabules. Les vingt neuf élus du parti laissent entendre que si cette dégringolade de l’URD se poursuit, aucun d’eux ne pourrait revenir en 2012 à l’Hémicycle.
C’est pourquoi, ils ont rencontré au sein de leur groupe parlementaire, Place de la République, le mardi 5 août, Me Abdoul Wahab Berthé, 1er vice – président et hier, mardi 12 août, le deuxième vice-président, Oumar Ibrahim Touré. Ce sera le tour du parrain du parti, Soumaïla Cissé, aujourd’hui, mercredi 13 août.
La boucle sera bouclée par une ultime rencontre demain, jeudi 14 août, entre les élus et ces personnalités. Les députés auront noté toutes les difficultés qui entravent le bon fonctionnement du parti et pourraient faire des suggestions pour le sortir de cette passe difficile.
A suivre.
Chahana TAKIOU