Une forte délégation béninoise comprenant les ministres de l’Economie et des finances, Soulé Mama Lawani,, des Transports et des travaux publics, Armand Zinzindoloué, le Directeur général par intérim du Port autonome de Cotonou, Atti-Mama Cyriaque, les représentants de la présidence de la République béninoise, des organisations comme la Chambre de commerce et le Conseil béninois des chargeurs, des services comme les impôts, la gendarmerie, la douane a séjourné au Mali, les 20 et 21 août. Hier, la délégation a rencontré, les responsables des services des ministères des Finances, de l’Economie, de l’industrie et du commerce, du Transport et les opérateurs économiques.
L »objectif de cette mission béninoise dans notre pays était de rencontrer les autorités maliennes et les acteurs économiques pour recenser leurs préoccupations par rapport à la fréquentation du Port autonome de Cotonou.
En effet, le Port de Cotonou est peu fréquenté par les importateurs maliens contrairement à ceux des autres pays voisins. Actuellement, les produits maliens qui transitent par ce port estimé à 300 000 tonnes par an, sont constitués en grande partie par les produits pétroliers. Un état de fait que les autorités béninoises veulent corriger en faisant du Mali un partenaire privilégié de leur port, d’où cette mission initiée sur instruction du président Yahi Boni.
D’entrée de jeu, le ministre béninois de l’Economie et des Finances a fait remarquer que les opportunités offertes par le Port de Cotonou aux opérateurs maliens ne sont pas suffisamment exploitées. Aussi, il a annoncé les grandes réformes qui seront entreprises par son pays pour rendre le Port plus attractif.
Il s’agit des travaux d’agrandissement du Port, de la construction d’un port sec, la réhabilitation du corridor d’accès… Son homologue des transports et des travaux publics, d’ajouter que ce déplacement vise à assurer la possibilité de travailler pour satisfaire toutes les doléances soulevées par les Maliens pour un accroissement substantiel du volume des marchandises maliennes transitant par Cotonou. Il a même précisé que l’objectif chiffré est d’atteindre un million de tonnes de marchandises par an.
Les officiels et opérateurs maliens n’ont pas manqué d’évoquer des préoccupations et des propositions concrètes pour booster le volume des frets maliens. En effet, le Port de Cotonou, a souligné Bittar est désavantageux par sa distance plus longue que tous les autres ports.
Les opérateurs qui fréquentent ce port sont confrontés au mauvais état de la route, au paiement de la taxe de voirie que seuls les Maliens paient, aux tracasseries sur la route, aux intermédiaires à l’entrée du port, le peu de visibilité sur les prix d’approvisionnement en produits pétroliers et la sécurité sur la route… Sur ce sujet, la Directrice générale de l’Office national des produits pétroliers a suggéré que le port accorde la faveur de transit aux hydrocarbures achetés avec les fournisseurs.
Elle s’est dite convaincue que si toutes les conditions sont réunies, le Port de Cotonou est le mieux placé pour approvisionner les régions du nord du Mali, à partir du Niger.
La délégation béninoise a pris bonne note des propositions faites. Elle a déjà annoncé de bonnes intentions comme la suspension et la suppression en 2009 de taxe de la voirie, la réhabilitation de la route, l’accélération de l’accostage des bateaux et l’ouverture d’une représentation du port au Mali.
Youssouf CAMARA