Le renvoi du code des personnes et de la famille en seconde lecture à l’Assemblée nationale, après le vote du texte le 3 août dernier par les députés, aura sonné l’alerte au niveau des partis qui ne savent plus à quels saints politiques se vouer.
Le parti ADEMA était en première ligne du fait que le titulaire du perchoir de l’Assemblée nationale est en même temps le président du PASJ, Dioncounda TRAORE ; de même que l’URD dont une des femmes politiques, Mme COULIBALY Kadiatou SAMAKE, était la plus décriée parmi les députés pour ses commentaires jugés déplacés sur le code des personnes et de la famille.
C’est la raison pour laquelle, selon des sources proches du parti rucher, il a été institué des groupes de réflexion au sein du PASJ sur le projet de société, mais aussi sur les questions d’actualité comme le code des personnes et de la famille. Lesdits groupes sont officiellement coordonnés par le 5è vice-président du parti, Soumeylou Boubèye MAIGA.
Selon les mêmes sources, les cadres du parti ont été invités à s’inscrire dans les groupes thématiques suivant leurs centres d’intérêt, notamment ceux qui sont intéressés par le sujet du code des personnes et de la famille.
Mieux, au-delà des groupes de travail sur cette question, indiquent les sources proches du Comité exécutif du parti, les sous-sections et sections sont également sollicitées pour donner leur avis sur ledit code, histoire de respecter la démocratie à la base de façon horizontale.
Les opinions des sous-sections seront remontées au niveau des sections et celles-ci vont échanger avec les groupes de travail concernés par le sujet du code des personnes et de la famille, révèlent les mêmes sources.
C’est seulement à l’issue de ces échanges, confie-t-on à la Ruche ADEMA, que le PASJ fera connaître sa position officielle sur le code controversé des personnes et de la famille. Cette position concertée, selon les mêmes sources, sera celle qui va être défendue par les députés à l’Assemblée nationale à la faveur de la seconde lecture du texte relatif au code des personnes et de la famille.
Or, avant même les conclusions de ces concertations internes en cours, l’examen du texte en seconde lecture est programmé le 19 novembre prochain par l’Assemblée nationale.
D’autre part, la communauté musulmane n’a pas encore été invitée à proposer ses amendements au code en question comme l’a promis le président ATT qui s’est refusé de promulguer la loi votée par les députés. Car le Haut conseil islamique du Mali a pris son bâton de pèlerin pour aller s’expliquer et convaincre sur le code des personnes et de la famille concernant les points litigieux avec les initiateurs dudit texte.
Donc, tout indique que l’examen n’aura pas lieu le 19 novembre suivant la programmation initiale et que le texte sera par conséquent renvoyé pour compléments d’information. Le temps de s’accorder sur les amendements qui seront proposés par la communauté musulmane à travers le Haut conseil islamique du Mali qui n’entend point se faire surprendre comme la première fois. De l’autre côté, le gouvernement est coincé par les bailleurs de fonds qui conditionnent implicitement leur assistance à l’adoption de ces réformes qui ne cadrent pourtant pas avec les valeurs islamiques ni les us et coutumes du pays.
Le compromis est-il possible entre les différents protagonistes et ce sera sur quelle base ?
Par Seydina Oumar DIARRA-SOD