Après l’or, le ciment, notre pays figurera, dans un an, au rang des pays producteurs de fer. Les travaux conduits par la Société SGNCO India ayant permis à la mise en évidence de gisements de plus de plus de 90 millions de tonnes à Tienfala, à une vingtaine de kilomètres de la capitale.
Cette découverte est une nouvelle consécration des efforts du département des Mines en matière de diversification des ressources minéralières eu égard l’immense potentiel dont regorge notre pays en la matière. La Société indienne SGNCO, retenue dans le cadre du projet d’exploitation de fer, est spécialisée dans l’exploitation du fer et d’autres minéraux, avec des bureaux au Canada, aux USA, aux Emirats arabes, au Royaume Uni… Elle a à son actif plus de 160 000 opérations à travers le monde. Dans notre pays, elle sera représentée par SGNCO Mali qui a vu le jour en 2008. Le processus de validation du permis environnemental est terminé rapportent des sources bien informées.
Le permis accordé à la société pour les travaux d’exploration et d’exploitation couvre une superficie de 2 107 km2. A l’issue de l’exploration, la société a identifié 5 zones d’exploitation potentielle. A savoir le Nord de Moribabougou (22Km2) ; Sikhoulou (42Km2) ; Tienfala, Dagoro, Dioko (67Km2) ; Foura, Dioko, Chyodo (67Km2) ; Ouest de Soukouna, Djildié (83Km2). Selon les informations sur le projet, les 4 premières zones sont celles qui sont recommandées couvrant une superficie de 191 Km2.
L’on apprend par ailleurs que l’exploitation des gisements de fer devrait débuter dans exactement 275 jours à compter du vendredi 23 octobre dernier. Les mêmes sources annoncent une durée initiale d’exploitation de 10 ans des gisements de Tienfala. Pourtant l’exploitation pourrait s’étendre sur quelques décennies, notamment en raison de la politique de la société de faire de nouvelles explorations.
Au cours du premier mois d’exploitation, apprend-on, la cadence sera de 10 tonnes de minerai de fer par mois pour s’élever à 20 tonnes les mois suivants. Après cette phase de démarrage, l’on prévoit, après 6 mois d’activités, une production stable initiale de 50 tonnes par mois. Les réserves totales sont de 92,13 millions de tonnes de minerai.
Quant au coût total du projet, il est de 40,84 millions de dollars Us, soit environ 18 376 099 FCFA. Mises à part les diverses taxes perçues par l’Etat, la part attendue de celui-ci est 67,37 millions de dollars Us sur les 10 premières années d’exploitation. Si aucune indication précise n’est disponible pour l’instant par rapport à la main d’œuvre locale, l’on prévoit néanmoins en salaire direct, à l’issue de la deuxième année d’exploitation, 3,89 millions de dollars Us. Toutes choses qui contribueront sans doute à la lutte contre la pauvreté. L’on sait par contre que le mode d’exploitation sera semi mécanique basé essentiellement sur l’exploitation en surface avec environ 3 mètres de profondeur.
La qualité du minerai produit à Tienfala, selon les sources concordantes, est suffisamment riche en fer pour avoir besoin d’un quelconque processus chimique d’enrichissement comme cela est le cas par exemple en Mauritanie. L’on indique en effet qu’avec une teneur en fer oscillant entre 63 et 67%, le minerai produit chez nous à Tienfala correspond exactement aux besoins du marché chinois qui sera la première destination malgré des contacts avec d’autres pays de l’Union européenne, l’Inde, la Corée… Toutes choses qui impliquent que les travaux d’exploitation seront donc fonction des instructions de l’acheteur.
Dès lors il paraît évident que le minerai produit sera exclusivement destiné à l’exportation. Le transport, indique-t-on, sera assuré dans un premier temps par des camions de 60 tonnes pour l’acheminement jusqu’au port de Dakar. Pour autant, des contacts seraient d’ores et déjà en cours avec la Société Transrail pour l’acheminement par voie ferrée du minerai.
Quid alors du transfert technologique ? Une question ne peut ne pas se poser dans un tel contexte où l’on devrait assister à l’exporter de la matière première locale. Sur ce point, des sources bien informées soutiennent, sans ambages, qu’à l’état actuel, une métallurgie n’est pas possible dans notre pays. Pour la bonne et simple raison qu’il manque dans notre pays les matières premières nécessaires à cette exploitation du fer, en l’occurrence le charbon. Autrement, la société, dans certains pays latino où cette matière est disponible, soutiennent les mêmes sources, ne s’encombre point de transporter du minerai.
Par Bertin DAKOUO