Le « label d’excellence pour l’artisanat » de l’UNESCO a été décerné samedi dernier dans notre capitale à 12 œuvres sur 75 produits en compétition.
Ces prix ont été décernés par un Jury international composé de trois membres. Les 12 œuvres qui jouissent ainsi du label UNESCO ont été présentées par des postulants issus du Burkina-Faso, de la Côte-d’Ivoire, de la Guinée Conakry, du Niger et du Mali. Notre pays s’arroge la part léonine de cette compétition avec 5 œuvres labellisées, dont un sac à main de Moussa DIAKITE. La répartition pour les autres pays participants est de 3 œuvres pour la Côte-d’Ivoire ; 2 pour le Burkina-Faso ; 1 pour le Niger et 1 pour la Guinée Conakry.
Selon le jury, divers critères se rapportant à la matière première utilisée, au design, à l’authenticité, à l’innovation et aux facteurs de commercialisation ont prévalu dans le choix des objets.
Au total ce sont 75 produits artisanaux qui ont été présentés à Bamako pour ce label d’excellence de l’UNESCO. Il s’agissait essentiellement de produits artisanaux en cuir, fibre, métal et verre qui ont été préalablement sélectionnés au plan national avant d’être soumis à la session 2009 du « Comité international de sélection du Programme de Reconnaissance d’Excellence de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest ».
Selon la Sénégalaise Fall Joëlle le Bussy, l’une des trois membres du jury international, également composé d’un Ethiopien et d’un Français, il ne faudrait pas cependant croire que les œuvres non primées sont mauvaises.
Le Comité international de sélection s’était réuni dans notre capitale du 1er au 5 de ce mois pour les besoins de cette édition du programme d’excellence de l’UNESCO.
Le « Programme de reconnaissance de l’excellence de l’UNESCO pour l’artisanat » est une initiative qui a vu le jour en 2004 et apparaît comme l’une des initiatives les plus significatives en raison de son originalité, de son impact et de ses effets multiplicateurs.
Selon le Représentant résident de l’UNESCO, intervenant à l’ouverture des travaux de la Commission, le programme vise à encourager les artisans à produire des objets qui utilisent le savoir-faire, les méthodes et les thèmes traditionnels, mais d’une manière originale et novatrice afin d’assurer la continuité et la durabilité des traditions et des techniques. Ainsi, vise-t-il, selon Juma SHBANI, 4 objectifs majeurs, à savoir : promouvoir un artisanat de qualité en établissant des critères rigoureux d’évaluation de l’excellence ; encourager l’innovation dans la fabrication des produits artisanaux afin de promouvoir leur commercialisation aux niveaux régional et international ; assurer une formation et offrir un programme d’appui aux artisans pour améliorer la conception et la commercialisation de leurs produits, faciliter leur accès aux marchés régionaux et internationaux et protéger leurs droits de propriété intellectuelle ; offrir de nouvelles opportunités commerciales pour assurer la pérennité des entreprises artisanales.
Le Représentant résidant de l’UNESCO ne manque pas de mettre l’accent sur le bénéfice dont peuvent jouir les artisans dont les produits auront été certifiés par la reconnaissance d’excellence de l’UNESCO. Ces avantages sont notamment : le Certificat d’excellence qui prouve la qualité et l’authenticité de leurs produits ; la formation et le renforcement des capacités, à travers des ateliers de formation des artisans organisés avec l’appui de l’UNESCO ; la participation à des foires commerciales, des expositions et d’autres événements promotionnels ; la publication des listes des produits certifiés à travers des sites Web de l’UNESCO ; l’enregistrement des produits certifiés sous le régime des droits de propriété intellectuelle.
En définitive, si le label n’offre pas de rémunération en tant que telle ; elle ouvre surtout des perspectives de commercialisation pour les objets sélectionnés qui bénéficieront d’un appui constant de l’Unesco en termes de marketing, ont indiqué les organisateurs.
Pour l’Afrique de l’Ouest, la coordination du programme est assurée par le Bureau multi pays de l’UNESCO de Bamako. Il implique actuellement cinq pays de la sous région ouest africaine : le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, la Guinée et la Côte-d’Ivoire dont les artisans sont en compétition pour la certification UNESCO.
Pour rappel, l’édition 2007 de la session du « Comité international du Programme d’Excellence pour l’Artisanat en Afrique de l’ouest » avait récompensé un total de 7 artisans dont Mme Diaby Ouattara Massiamy de Côte d’Ivoire, devenue depuis experte internationale en artisanat.
Selon les organisateurs, la prochaine édition du concours se tiendra en 2011 à Bamako, avec un autre jury.
Par Bertin DAKOUO