A la faveur de la cérémonie d’ouverture des travaux des assises des états généraux du foncier au CICB, l’Association des malades jardiniers de la lèpre, entendent manifester, ce matin, leur mécontentement devant le président de la République et le public Malien, en guise de dénonciation à l’expropriation de leur terre. L’information a été donnée hier par le président de cette association à la suite d’une conférence de presse.
La conférence, qui avait vite pris l’allure d’une assemblée générale, était animée par le président de l’Association des malades jardiniers de la lèpre, Moussa DIAKITE, et le secrétaire général, chargé des relations extérieures de l’Union, Massa KONE. On y notait également la présence du chef de quartier de Djicoroni Fulabougou, Seydou DIAKITE, ainsi qu’une foule nombreuse constituée des membres de différentes associations, victimes des spoliations foncières.
Le Secrétaire général de l’Union a fait savoir que son organisation avait pour credo la vérité et l’honnêteté. Aussi, a-t-il précisé qu’ils étaient tous victimes d’injustice ou d’excès de pouvoir. Et par conséquent, ils doivent mener le même combat. Pour mieux convaincre ses camarades, M.KONE a rappelé que c’est Dieu, dans le Saint Coran, qui exige de tout musulman le don de soi jusqu’au dernier souffre pour la conquête, la défense et la sauvegarde de son droit de propriété. Pour ce faire, rien ne doit leur faire rebrousser chemin. Selon Massa KONE, le combat qu’ils mènent aujourd’hui vise à mettre fin dans notre pays la confiscation illicite des terres des pauvres au profit des riches. Dans la croisade contre cette injustice sociale, M.KONE n’a pas caché les intentions de son organisation. A en croire, le Secrétaire général, son organisation va faire entendre sa voix, en dénonçant les mesures illégitimes et illégales des dirigeants, lors de grands foras parlant du foncier au Mali. Déjà le ton sera donné aujourd’hui lors de la cérémonie d’ouverture des Etats généraux du foncier où les membres de l’Union sont invités à venir exhiber des banderoles exprimant leur raz le bol. Par ailleurs, M.KONE a indiqué que l’Espace d’interpellation démocratique sera, aussi mis à profit pour interpeller les dirigeants sur certains litiges fonciers.
Le président de l’association, pour sa part, a raconté dans les moindres détails l’histoire des terrains qui font l’objet d’autant de convoitise. Le héros n’est autre que le président de l’association des malades jardiniers de la lèpre, le lépreux et non-voyant, Moussa DIAKITE. En effet, ces jardins ont été attribués aux malades de la lèpre pour leur permettre de vivre des fruits de leur travail et ne pas s’abandonner la mendicité qualifiée d’infraction.
A propos de la prétendue répartition de la zone qui accordait 50 lots à l’association que dirige Moussa DIAKITE, le vieux a rétorqué qu’il n’en est de rien car il a écrit à Issa GUINDO pour avoir les numéros des 50 parcelles et le plan de morcellement du jardin. D’ailleurs, selon le maire Moussa MARA ledit plan n’existe pas. Le vieux a dit que son association entend traduire Issa GUINDO en justice, pour violation du protocole d’accord convenu entre eux pour la gestion de la zone.
Selon le vieux DIAKITE, Moussa MARA les aurait proposé de commencer les travaux de Kalabanbougou. Or pour lui, il s’agit d’abord de résoudre le problème de Djicononi. Et depuis les choses sont en état.
Malgré tout le vieux s’est dit confiant en Dieu et en avenir. Car s’ils étaient, hier, des malades, aujourd’hui, ils ont des enfants et des petits enfants saints et disposés à prendre la relève du combat.
Le président de l’association des fils des malades de la lèpre ; le chef de quartier de Fulabougou ont réitéré leur engagement à soutenir le combat des lépreux qui est le leur. Aussi ont-ils exhorté les malades à l’union et à la solidarité pour faire front commun contre l’ennemi extérieur.
Par ailleurs, la situation sociale de ces malades et pauvres doit interpeller la conscience du président ATT à qui son organisation a adressé une correspondance afin qu’il intervienne en faveur de ces pauvres malades.
Les malédictions et les lamentations de ces pauvres, qui n’ont que leurs yeux pour pleurer, sont plus destructrices que les missiles.
Par Sékou CAMARA