Dans le cadre des festivités de la quatrième semaine du mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le Réseau des caisses d’épargne et de crédit Nyésigiso a organisé, hier mercredi, à la Maison des jeunes de Bamako, une conférence débat sur le thème : « Impact de la crise financière sur les institutions de micro finance ».
La conférence, animée par le directeur général de Nyésigiso, Modibo COULIBALY, était présidée par le parrain de la quatrième semaine du mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, Bamoussa TOURE, coordinateur des chefs de quartier de Bamako. On y notait également le représentant de la ministre de la Communication, ainsi que plusieurs membres et responsables des institutions de micro finance et du ministère du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées.
Pour le parrain de la 4e semaine du mois de solidarité, la crise financière est toujours d’actualité. Car la commémoration du mois de la solidarité a pour objectif de réveiller l’élan de solidarité et de partage qui était l’une de nos vertus cardinales. Selon M.TOURE, les missions et la vision de Nyésigiso s’inscrivent dans le sillage de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Toutes choses qui cadrent parfaitement avec les objectifs du mois d’octobre décrété « mois de la solidarité » au Mali. M.TOURE a magnifié le sens du nom « Nyésigiso » synonyme en bambara d’espoir et de bonne retraite. Et tout croyant espère être au Paradis, a-t-il poursuivi. C’est pourquoi, il a conseillé ses compatriotes à « mettre de côté un peu de leurs avoirs, minimes soient-ils » pour assurer un lendemain meilleur. Pour ce faire, il a estimé que les Caisses d’épargne et de crédit Nyésigiso sont des garanties qui permettent aux gérantes des tontines locales de toucher l’épargne collective.
Quant au principal conférencier, il a entamé ses propos par un rappel historique des origines et des manifestations de la crise financière de 2009. Selon lui, la crise trouve son origine dans l’accroissement de la crise de liquidité e de confiance ; mais aussi, dans un renchérissement supplémentaire du crédit marqué par une augmentation du taux interbancaire. En effet, la crise née du secteur de l’immobilier a éclaté lorsque plusieurs établissements financiers américains sont entrés en cessation de paiement. Elle a touché tous les pays du monde : les pays avancés, les pays émergeants et les pays pauvres (Afrique).
M.COULIBALY a fait savoir que les gouvernements et banques centrales ont réagi, de manière plus ou moins concertée, à un début de crise systémique dont l’objectif est à court terme de maintenir la continuité du système de paiements et du marché interbancaire qui auraient été très affectés par la faillite de plusieurs grandes banques. La crise s’est rapidement répercutée sur les marchés boursiers par une chute des cours. L’une des manifestations de la crise a été le resserrement du crédit pour les entreprises et les ménages qui pèse sur l’activité économique déjà affaiblie.
Au Mali, elle a été caractérisée par l’augmentation des produits de première nécessité.
Mais le conférencier a salué l’évolution vertigineuse du paysage des institutions financières décentralisées qui sont actuellement au nombre de 87 structures comprenant environs 935 000 sociétaires. Aux dires du DG de Nyésigiso, la micro finance a mobilisé plus de 45 milliards FCFA. A en croire M.COULIBALY, la micro fiance est la deuxième priorité du gouvernement, après la problématique de la sécurité alimentaire.
Quant à Nyésigiso, selon son directeur général, le Réseau compte aujourd’hui 61 points repartis dans les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, Tombouctou et le district de Bamako. Avec 160 000 sociétaires dont 225 élus, le Réseau Nyésigiso a 8,5 milliards FCFA en dépôt et représente 20% de micro finance du Mali.
Pour juguler les crises, le conférencier a suggéré le renforcement du contrôle à l’interne.
Les interventions de certains participants ont porté sur les taux d’intérêt de l’institution (12 à 16%) estimés élevés. Par ailleurs, ils ont exhorté les responsables de se doter des mesures préventives pour atténuer les effets pervers de la crise qui, selon un intervenant, serait due au « financement de l’économie virtuelle » par certaines banques étrangères non habilitées. Une pratique dont l’orateur déplore l’existence au Mali.
Par Sékou CAMARA