Noumoubougou fera de notre pays, dans 18 mois, un des pionniers en Afrique dans le domaine de la valorisation énergétique des déchets ménagers. C’est le défi que VICA technologie des Etats-Unis d’Amérique entend relever le défi avec l’appuie du ministère de l’Energie et de l’eau.
Une unité de bioénergie fournira bientôt de l’énergie aux habitants de Bamako et de Koulikoro dans une année et demie.
La convention de concession pour la conception, le financement, la construction et l’exploitation en boot du complexe écologique et énergétique a été signée la semaine dernière, à l’hôtel Radisson, par le ministre du tutelle, Mamadou Igor DIARRA, et le directeur général de la société VICA technologie limited, le Dr. Azuka Hyacinth ANYIAM.
La cérémonie s’est déroulée en présence de M. Ousmane Issoufi MAIGA, le PCA de EDM SA et d’autres membres du gouvernement.
Ce joyau, précisera le Dr. Azuka H. ANYIAM, va coûter dans les 118 millions de dollars américains, soit 58 milliards de francs FCFA et sera transféré, au bout de 15 ans, au niveau de notre gouvernement. Aussi, a-t-il expliqué, ce projet permettra-t-il de créer des emplois, de protéger l’environnement, de réduire la pollution atmosphérique. Donc, ledit projet sera créateur d’un cadre de vie meilleure avec son impact sur la santé, a poursuivi le Dr. Azuka.
Quant au ministre Mamadou Igor DIARRA, il a évoqué que ce projet, premier du genre en Afrique de l’ouest, est innovant et contribuera de manière significative à l’équilibre de l’offre et de la demande du réseau électrique national interconnecté qui est géré par la société EDM SA, à travers notamment une centrale thermique de 30 MG de puissance installée et de 15 MG de puissance garantie. Le ministre DIARRA a aussi expliqué que cette signature consacrait la fin d’un long et difficile processus d’études et de négociation entre l’équipe américaine du promoteur VICA technologie et les services compétents du Mali, dont l’objectif global est de convenir d’un projet techniquement et économiquement viable et en préservant tout au mieux les intérêts de toutes les parties.
L’infrastructure, du nom de Complexe écologique et énergétique de Bamako (BEEC), s’inscrit dans le cadre dudit projet initié par la société VICA technologie des US et le gouvernement malien à travers le MEE. Cette société va brûler 800 tonnes de déchets urbains solides (DSU) par jours en produisant 15 MG d’électricité à partir de l’air de la vapeur à haute pression de forte température. En effet, le Mali reçoit 80% de ses besoins d’énergie des sources primaires, notamment le bois de chauffe et le charbon de bois. Environ les 81% de l’électricité du pays sont produits par les projets hydroélectrique sur les fleuves Sénégal et Niger qui ont un potentiel de production estimé, selon les études, à 1 000 MW. Aussi, en optant pour cette nouvelle source d’énergie, le Mali pourra-t-il, à la longue, limiter la déforestation et d’autres formes de dégradation environnementale.
Noumougou, situé à 30 Km de Bamako, sera le site de cette expérience de transformation et proposera aussi d’autres produits. La société VICA utilisera la gazéification intégrée à un cycle combiné et de système de construction, exploitation et transfert (BOOT). Ce processus, selon les initiateurs, transforme 100% des déchets ménagers, des produits commerciaux utiles avec zéro émission de gaz et les eaux usées seront utilisées aussi. Ce projet va créer 208 emplois permanents et 1000 autres sur les cinq ans à venir à travers la modernisation et l’amélioration du système de gestion des DSU. En effet, il permettra de traiter tous les types de déchets : les plastiques ; les pneus ; les déchets médicaux, industriels et ménagers. Ainsi, 16 000 foyers bénéficieront de l’énergie produite par ladite unité avec une capacité extensible de 24 000 foyers et entreprises. Le BEEC va non seulement assurer la production d’électricité, mais aussi la collecte et le transport des DSU dans les villes concernées. Pour ce faire, une opération de récupération de déchets sera effectuée par la mairie du district à travers la mise en place d’un plan d’action qui s’étendra sur 10 ans. Avec ce nouveau projet, Bamako peut enfin devenir une ville propre d’ici à l’anniversaire du cinquantenaire.
Par Salimata DIOUARA (stagiaire)