Décidément, les autorités du pays sont prêtes à prendre cette situation de litige foncier qui oppose, l’édile Souleymane Dagnon à la jeunesse de Sogoniko depuis le 17 février 2010. Après plusieurs tentatives du maire de la Commune VI, la jeunesse de Sogoniko, à leur tête Dramane Coulibaly dit Bako sont restés campés sur leur position, à savoir le retrait de leur terrain de football pour l’attribuer à une autre personne plus fortunée.
Ce terrain de foot pour la jeunesse se trouve dans une zone qui devait servir de zone de recasement aux déguerpis de Sogoniko Sud. Or sur le plan du quartier, le terrain de football qui fait aujourd’hui l’objet d’un litige entre le diawambé Amadou Djigué et la jeunesse du quartier existe bel et bien.
La complicité de Souleymane Dagnon
Le terrain a été remblayé par Dramane Coulibaly et son équipe à 150 000 F CFA. Mais au lieu que cette zone serve de lieu de recasement, les autorités communales ont préféré la morceler et la vendre. C’est pourquoi Souleumane Dagnon a rapproché les jeunes pour leur demander de lui laisser une partie de leur terrain de foot. Toute chose que Bako et son groupe avaient accepté à condition qu’on leur rembourse les frais de remblayage. A lieu des 150 000 F CFA, le maire Dagnon a accepté de payer 100 000 F CFA. Mais avant cela le maire avait pris soin de peaufiner son plan. Avant de le proposer aux jeunes. Quelle ne fut leur surprise d’apprendre que ledit terrain a été attribué à une autre personne. D’où la colère des jeunes qui se sont opposés.
Cette situation entretenue par Dagnon a nécessité une rencontre, tenue en juin 2007 chez le chef du quartier de Sogoniko Adama Sangaré. Pour échapper aux critiques, le maire Dagnon a promis de remettre ce terrain à la jeunesse. Et voici la preuve : décision N°00105/M-DB portant affectation de terrain de sport dans l’aménagement du secteur UNICEF sis à Sogoniko Sud en Commune VI du District de Bamako. Malgré cette décision prise par lui-meme.
Le maire convoque les jeunes dans son bureau et leur informe que Amadou Djigué est le nouvel acquéreur du même terrain. Ce dernier lui aurait proposé des sous qu’il n’a pas voulu prendre sans l’accord de retrait des jeunes. Dramane Coulibaly et son groupe rejettent sa demande.
Malgré ce refus des jeunes notre riche opérateur économique fait appel aux agents du 10è Arrondissement afin de commencer les travaux sur son chantier. Les jeunes du quartier de Sogoniko n’ont pas manqué de réagir, et Souleymane Dagnon avait pris soin d’informer le Commissaire du 10ème arrondissement pour que M. Djigué laisse les jeunes jouer. Tout le monde avait alors cru à la bonne foi des autorités communales.
Malheureusement, le 17 février dernier, M. Djigué réapparaît avec un imposant dispositif sécuritaire de la gendarmerie nationale pour sécuriser les lieux pour construire son usine. Alors, pourquoi le maire Dagnon a-t-il cédé ? Selon des sources, il aurait pris 5 millions de nos francs avec Amadou Djigué. Mais les jeunes du Baco-club se sont ‘opposés à ce revirement du maire. Ce qui a entraîné les différents événements qui se sont succédés à Sogoniko en Commune VI.
Bako et compagnons libérés
Après leur arrestation le 31 mars dernier, Dramane Coulibaly et ces amis de foot ont été libérés le mardi 6 avril 2010. On se rappelle que la police de Sadio Gassama, de Niamé Kéita et de Souleylane Dagnon avait ouvert le feu sur la population de Sogoniko, faisant plusieurs blessés.
Après différentes confrontations, les autorités communales auraient été convoquées par le Premier ministre Modibo Sidibé qui leur demanda de trouver une solution immédiate à cette affaire. Ce qui les poussa à mettre rapidement en place une commission de suivi du dossier au sein de la mairie. Cette commission est dirigée par le député Kalifa Doumbia. Mais, ce qu’il faut noter, ladite commission est mise en place sans les jeunes qui sont les premiers concernés.
Vu la gravité de la situation, les femmes du 3ème age de sogoniko sont passées voir le Directeur général de la Police nationale, le Colonel Niamé Kéita le mercredi 7 avril 2010. Ce dernier, déjà en guerre contre son ministre, aurait mis en garde ces éléments, de ne pas lui créer d’autres ennuies. Il a rassuré ses visiteuses que tout sera mis en ordre dans l’immédiat.
Sit-in des jeunes de Sogoniko
Précédemment annoncée, la marche pacifique prévue pour le 08 avril a été transformée sit-in. Le maire Souleymane Dangnon a catégoriquement refusé de délivrer une autorisation de marche aux jeunes. Très tôt le matin, la devanture du 7ème Arrondissement était pris d’assaut par les policiers. Mais les responsables de Bako-club, à travers leur doyen, Mamadou Sissoko ont pu maîtriser leurs éléments. Ils étaient déjà informés par la commission dirigée par l’honorable Kalifa Doumbia.
Regroupés au rond-point de Magnambougou près de la mairie de Sogoniko, ils ont été informés par un émissaire du Commissaire dudit Arrondissement des nouvelles dispositions envisagées pour clore cette affaire. Selon ce policier, les autorités se sont engagées à trouver une solution définitive dans 15 jours. Donc, elles demandent aux jeunes de se calmer et d’attendre d’ici la fin du délai fixé. Cette intervention a d’abord calmé dans un premier temps, les ardeurs de la jeunesse.
Mais selon Dramane Coulibaly Bako : «si rien n’est fait dans quinze jours, nous allons sortir pour réagir, parce que nous détenons la vérité». «Lesoit disant propriétaire du terrain m’a envoyé quelqu’un pour me demander de faire la liste de mes jeunes. Qu’ils sont prêts à offrir une moto Djakarta à chacun d’eux et la somme de 5 millions à moi-même et si je veux, une somme de plus. Une proposition que j’ai refusée. Nous demandons que notre terrain de foot nous revienne, sinon le problème ne finira pas», a averti Bako.
Alors on peut dire que l’affaire est loin d’être close.
Fac-similé de la décision de Souleymane Dagnon remise aux jeunes de Sogoniko.
Y.C