On ne mettra plus 11 millions dans le thé en une journée. Les spécialistes de la délinquance financière ont trouvé d’autres moyens pour que les barons du régime s’enrichissent encore et cette fois ci sans laisser de trace. Pourquoi de nouveaux bâtiments alors qu’il est question de loger les départements ministériels dans la Cité administrative ?
On nous jettera peut être à la figure que la fin des travaux n’est pas pour demain. Qu’a cela ne tienne. Rien ne justifie aujourd’hui la construction des bâtiments dans des cours exiguës de nos ministères. Si ce n’est pas pour faire les poches de quelques privilégiés du régime, qui croient que leur temps est arrivé de rattraper voire dépasser Alpha et consorts dans le gaspillage des deniers publics.
C’est le Premier ministre, Modibo Sidibé, qui a donné le ton. Tous ceux qui passent par le monument de l’Indépendance, auront vu un bâtiment flambant neuf dans la cour de la Primature. Tous les gens tournés vers le futur, vous diront que c’est du gâchis la construction de ce nouvel édifice qui contribuera d’ailleurs à donner moins de visibilité à cette institution de la République. Avec ce bâtiment, on ne peut plus parler de cour.
Contrairement à certaines primatures de la sous région où la fraîcheur de l’espace vert bien entretenu accueille le visiteur dès qu’il franchit le portail.
Au ministère de l’Equipement et des Transports, c’est le même constat. Le bâtiment, qui doit abriter la direction administrative et financière, est en plein chantier. Or rien ne justifie la construction d’un tel bâtiment. Il y a deux ans, on a réhabilité un bâtiment pour cette structure.
Idem pour le ministère du Travail, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat.
Au ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, des premières pierres ont été posées, mais les constructions n’ont pas encore démarré. Peut- être que les dessous de table ne sont pas à hauteur de souhait.
A y regarder de près, aucune nécessité ne s’impose pour la construction des bâtiments dans ces ministères. Ils dénaturent d’ailleurs le style architectural des bâtisses construites par le colonisateur qui s’est beaucoup inspiré de notre patrimoine pour édifier ce qui fait aujourd’hui notre fierté.
Nos sources indiquent que c’est une façon de détourner l’argent du contribuable. Car personne ne sait comment les marchés ont été attribués.
On peut dire maintenant finies les surfacturations, place aux bâtiments. Le seul avantage pour le peuple malien, c’est l’édifice qui revient de droit. Contrairement au thé dont on ne connaîtra jamais les traces.
Yoro SOW