Vous avez lâché le mot M. le ministre dans une basse cour de «poulets» le mardi 27 janvier. Sans détours, le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile s’est adressé à ses hommes en ces termes : Dites- moi ce qui vous manque ? Qu’est- ce qui vous empêche d’accomplir votre mission ?
A toutes ces questions, les flics n’ont pas pu convaincre plus d’un. M. le ministre, la police est au cœur des préoccupations des Maliens. Autant l’insécurité est grandissante, autant les policiers font fortune. Or chaque année l’Etat recrute en moyenne sept cent cinquante (750) jeunes à la police. Leur mode de recrutement pose problème : il suffit d’être fils de papa ou d’appartenir à la classe des barons du régime pour porter l’uniforme.
M. le ministre, la police manque de tout. Elle manque de ressources humaines intrinsèques pour éradiquer l’insécurité. Un des commissaires de police de Kayes est très connu dans le milieu des malfrats. Mais cela ne l’a pas empêché d’être commissaire de police. M. le ministre, la femme d’un commissaire cédait à vil prix les armes saisies par son mari flic aux jeunes d’un quartier situé sur l’une des rives du fleuve Niger. Mais cela ne l’a pas non plus empêché d’avoir une promotion à la police.
M. le ministre, enfin pour terminer, la fille d’un policier séjourne à Bollé pour avoir assassiné une jeune femme.
La situation est inquiétante lorsqu’on retrouve sur des criminels les cartes de visite des responsables de la police. Dans ce contexte de faits divers inédits dans les annales de la police peut-on faire confiance à une corporation aux abois ? M. le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, ce sont là quelques frasques de vos «poulets» qui ne vous honorent pas encore moins le peuple malien.
Il y a aujourd’hui une nécessité de revoir le mode de recrutement des policiers sinon un délinquant ne saurait être un bon flic. Lorsque le Mali aura une justice «droite» et des policiers recrutés sur la valeur intrinsèque, notre pays respirera l’air de la démocratie.
Safounè KOUMBA