Safo est une localité située à quinze (15) km de Bamako. Selon ses habitants, il serait fondé avant Bamako. Depuis l’avènement de la démocratie au Mali, le foncier est devenu une source de revenus. Toutes les terres des villages environnants de Bamako ont été érigées en titre foncier : Baguinéda, Kasséla, Sanankoroba, Mountougoula, Diatoula, Dialakoroba, Banazolé, Samaya, Moribabougou, Tienfala, Fombabougou, Souban et récemment Safo. Et cela a été rendu possible grâce à la complicité des chefs de villages. Un champ pouvait être cédé à deux ou plusieurs personnes à la fois. La suite ? C’est le tribunal qui tranchera après d’interminables arrêts de justice et de pourvois en cassation.
Force est de reconnaître aujourd’hui que le village de Safo connaît de sérieux problèmes de litiges fonciers. Depuis 2006, un différend foncier oppose Salif Coulibaly (héritier de feu Bakary Coulibaly) et Garibou Guindo à Safo.
En 1982, par décision N°34 bis le CCKTI-DOM attribue un titre provisoire de 4 hectares 08ca à Bakary Coulibaly, père de Salif Coulibaly demeurant à Médina Coura. Le plan de délimitation a été effectué par les services des domaines en 1999 (L’ESSOR N°14240 du 25 juin 2000). Salif Coulibaly a payé aux domaines de Kati la somme de 565.000 F CFA pour avoir le titre foncier.
Vers les années 1957, Bakary Coulibaly était le logeur des ressortissants des villages de Dialakorodji et de Safo à Médina Coura Bamako. C’est sur la base de cette amitié que Bakary Coulibaly est parti voir N’Tji Coulibaly, chef de village de Safo pour un champ et de plantation. Il a obtenu un premier champ puis un second. Cela s’est passé vers les années 1962.
Selon les héritiers de feu N’Tji Coulibaly, leur père a prêté un champ de culture de ses terres à Bakary Coulibaly. Après la mort des deux chefs de famille, un litige foncier oppose les héritiers de N’Tji Coulibaly et Bakary Coulibaly.
En 2001, la famille N’Tji vend à Garibou Guindo une parcelle à usage de concession rurale (2 hectares) à 475.000 F CFA. Il commence des travaux sur ladite parcelle. Informé, Salif démoli les deux pièces construites et ferme le puits. M. Guindo se rend sur son chantier et constate les faits.
Furieux, il informe la famille N’Tji Coulibaly pour trouver une solution. C’est ainsi que commença une longue procédure judiciaire entre Salif Coulibaly et les héritiers du chef de village de Safo.
L’affaire est pendante au tribunal de Kati en attente d’une expertise pour déterminer s’il est question de confusion de site parcellaire d’une part, des titres fonciers N°s14436 et 14438 et d’autre part, des titres fonciers N°s8641 et 8642 toutes sises à Safo dans le cercle de Kati.
Brin Coulibaly