La formation du nouveau gouvernement tant attendu serait encore renvoyée aux calendes grecques. Consulté, par le président de la République dans le but d’intégrer le gouvernement, le parti du bélier blanc aurait posé ses conditions : le départ de Modibo Sidibé de la primature. Pour le moment, le chef de l’Etat se trouve ainsi entre le marteau de son ami et l’enclume de Tièbilé Dramé, patron du PARENA. Jusqu’où cette guerre fratricide va nous conduire ?
La réponse est certainement entre les mains du président Touré qui souhaite élargir le gouvernement à des formations politiques égarées. Ils sont nombreux aujourd’hui, les chefs de partis politiques qui ont donné leur quitus à ATT pour leur entrée dans le nouveau gouvernement.
Certains ont déjà enfilé la tenue de ministre sans que le président ne leur dise qu’ils seront titulaires de tel département. Le fait de s’entretenir avec ATT les a rendus fous. Et, si ça ne tenait qu’à ces gens pressés de s’installer dans des fauteuils de ministre, le week-end n’allait pas s’écouler sans que les Maliens ne découvrent réellement le visage de leurs nouveaux ministres.
Mais, il s’est trouvé qu’un cheveu était dans la soupe : le Parti pour la Renaissance nationale (PARENA). Appelé, pour faire son entrée dans le gouvernement, le parti que dirige l’ancien ministre, Tièbilé Dramé, n’a pas refusé la proposition de ATT, mais il a posé comme condition le départ du Premier ministre Modibo Sidibé. Condition que le général président n’a pas encore acceptée. Mais tout compte fait, il a retardé la formation du gouvernement.
Question : Pourquoi le parti du bélier tient au départ de Modibo Sidibé ?
Les raisons sont simples : les dirigeants du PARENA, en particulier son président, en veulent au Premier ministre pour avoir envoyé des contrôleurs aux trousses de leur chef afin d’auditer sa gestion des fonds réservés à l’organisation du sommet Afrique- France. On se rappelle que Tièbilé était effectivement le président de la Commission d’organisation dudit sommet.
Quoi de plus normal après un tel évènement qu’on rende compte au peuple. Les responsables du PARENA doivent savoir que nul n’est au dessus de la loi. Si l’ancien président Alpha Omar Konaré a habitué les responsables à ne pas rendre compte de leur gestion. Ils se trompent.
Le Premier ministre, Modibo Sidibé, n’a fait que son devoir de veiller à l’utilisation de l’argent du contribuable malien. On nous rétorquera que c’est l’argent de la France qui a servi à financer le sommet. Même si c’est le cas, notre gouvernement a le droit de savoir où est parti l’argent. On ne nous dira pas que le Mali n’a pas mis un rotin dans le sommet.
Il est temps que certaines personnes au Mali sachent que leur temps est révolu. Le temps de se barricader, derrière des organisations politiques pour occuper des postes auxquels elles ne pourraient jamais accéder car ne possédant ni l’intégrité morale, ni le profil professionnel, ni les performances intellectuelles. Elles doivent se convaincre que les choses doivent changer et qu’elles changeront.
Croyant à ses illusions, le PARENA monte toujours la surenchère chaque fois qu’il est appelé à la construction du Mali. Le président du parti du bélier blanc n’est pas à son premier coup. Il était parvenu, pendant la transition avec la complicité du «honteux» Mouvement démocratique, à évincer Souleymane Sidibé dit Bebel du ministère des Affaires étrangères. Alors qu’il était ministre délégué chargé des Maliens de l’Extérieur.
Chaque fois qu’il s’agit de l’entrée du chef du bélier dans le gouvernement, c’est tout un tintamarre. Et, il donne l’impression qu’il est le seul cadre valable et incontournable de son parti. Mieux, il affiche un air de suffisance débordant. Cela se traduit aisément sur le comportement des autres cadres du parti qui à la limite avalent leurs ambitions. Il va de soi que le parti devienne sa propriété privée. Et, il n’a pas hésité à le transformer en un épouvantail pour atteindre ses objectifs.
Ce chantage ne devrait aucunement entamer le bon fonctionnement de notre pays. Ce comportement indélicat de nos hommes politiques prouve que le Premier ministre Modibo Sidibé fait son travail de moralisation des fonds publics.
Par leurs agissements, comme c’est le cas ici, les hommes politiques maliens justifient chaque jour le bien fondé du comportement des Maliens pour avoir pris leur distance par rapport à la chose politique.
Si le pays doit tomber dans les mains de cette catégorie de politiciens en 2012, il y a de quoi s’inquiéter.
Que Dieu sauve le Mali de sa classe politique actuelle !
Amen !
Yoro SOW