Les Maliens attendent avec impatience un remaniement du gouvernement Modibo Sidibé qui, d’une part, a atteint son seuil d’incompétence et, d’autre part montré son incapacité à donner au peuple malien un cadre de vie idéal. Plusieurs ministres essoufflés, sont incapables de gérer leurs départements d’où la nécessité d’un changement de l’équipe gouvernementale.
La semaine dernière, certains partis politiques consultés, ont examiné leur entrée dans la nouvelle équipe, notamment le Parti pour la renaissance nationale (PARENA), Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) et le Rassemblement Pour le Mali (RPM). Si le premier est prêt pour la nomination de son président Tiébilé Dramé dans le nouveau gouvernement, les deux autres préfèrent garder leur statut d’«opposition».
Le remaniement, prévu pour ce mois de février 2010, accouchera d’un gouvernement de large ouverture avec l’entrée de plusieurs partis politiques qui attendent à la touche depuis l’avènement du consensus.
Les deux dernières années de la fin de son second mandat semblent être capitales pour ATT. Quand on sait que le président de la République a mis à contribution le rapport Daba Diawara qui a révélé des insuffisances et des incohérences dans la constitution du 25 février 1992. ATT fait croire au peuple malien que son destin est lié au Programme du développement économique et social (PDES) et à la célébration du Cinquantenaire du Mali.
En analysant la stratégie du président ATT, on se rend compte qu’il veut mettre en place une nouvelle équipe gouvernementale stratégique pour mieux appliquer sa volonté de poursuivre les chantiers qu’il a ouverts au-delà de son mandat qui prend fin en 2012.
Le nouveau gouvernement sera un appui de taille pour les deux stratèges en tripatouillage des textes : Diango Sissoko, secrétaire général de la présidence de la République et Daba Diawara, président du Comité d’appui aux reformes institutionnelles (CARI). Il faudrait aussi noter la présence des chefs de partis dans le gouvernement dans le seul but de mettre la pression sur leur formation politique.
Quoi qu’il en soit, les fervents défenseurs des idéaux de mars 91 sont actifs et restent vigilants sur la question d’une tentative de révision constitutionnelle permettant à l’actuel président de s’éterniser au pouvoir.
Moustapha GUITTEYE