L’année deux mille dix (2010) marquera un temps fort et un tournant crucial dans la vie politique du Mali. Cinquante ans c’est trois Républiques, trois présidents et une transition. C’est aussi deux coups de force (1968 et 1991), des assassinats politiques voire des martyrs. Enfin c’est cinquante ans de remorquage du Mali par la France.
Depuis 1946 Jacques Foccart sous les ordres des Gaullistes a tenté et réussi d’avoir la main mise sur les Services de Documentation Extérieure et de Contre Espionnage (SDECE) pour perpétrer des coups d’Etat en Afrique.
En 1958 sous le général De Gaulle, Jacques Foccart prend en main les «Affaires Africaines» jusqu’en 1974. Giscard place ses hommes : François Léotard, Gérard Longuet, Claude Goas-Guin, Jean-Pierre Binet (beau frère de Vincent Bolloré) et Jacques Toubon (joker de Chirac).
En 1981, François Mitterrand arrive à l’Elysée et embauche ses enfants. Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur et a son réseau corse de chez lui : Jean Charles Marchiani, André Tarallo, Pierre Philippe Pasqua. Cette aile politique est soutenue dans toute l’acception du terme par les grandes sociétés françaises Bolloré, Bouygues et Elf.
Quand en 1958 De Gaulle a proposé la communauté franco- africaine pour les colonies françaises, des incidents imprévus mais historiques ont éclaté en Afrique francophone.
En 1959 la Fédération du Mali défonce la baraque franco-africaine en signant les accords d’indépendance avec la France. Pour que le navire ne prenne pas l’eau les stratèges de la France ont imaginé et initié l’indépendance tout azimuts octroyée par la France (pays des droits de l’homme) avec à la clé la communauté de destin (amitié avec la France) tout en aménageant des accords types qui consolident la France.
Des accords qui consolident la dépendance- satellisation Politiques, diplomatiques, financière, militaire envers la France. Monnaie commune CFA (Colonie Française d’Afrique). Sauf que ce franc CFA convertible a permis, pendant des dizaines d’années, de faire évader les capitaux de ces pays.
Dans la Gazette N°141 on peut lire : «2010 sera de l’Afrique en France la France souhaite célébrer l’Afrique tout au long de l’année 2010, qui coïncidera avec le cinquantième anniversaire de l’accession à l’indépendance de quatorze pays d’Afrique francophone. Nicolas Sarkozy a confié une mission sur cette question à l’ancien ministre de la culture et de la francophonie Jacques Toubon.» Voilà qu’on retrouve le même Toubon qui est au commencement et à la fin.
Selon certains experts africains de la politique française sur le continent noir, la France (FOCCART) avait établi un plan pour l’Afrique francophone qui s’étendait sur cinquante ans (50).
Après 50 ans il faut repenser les politiques afin d’adopter une nouvelle stratégie pour l’Afrique. Si possible un nouveau vaccin avec un nouveau médecin. C’est à cet exercice que la France veut se livrer en fêtant ses 50 ans de domination.
Brin COULIBALY