Le président de la République, le général Amadou Toumani Touré, fait-il un mea culpa en déclarant sous un air de désespoir après l’attaque de Nampala «trop c’est trop disent les uns, ça devient une foutaise.» Parole du héros national du 26 mars 1991.
Ne dit-on pas qui veut la paix, prépare la guerre ? Le général d’armée Amadou Toumani Touré et son régime seraient menacés par les rebelles touaregs du clan Bahanga.
Les bonnes intentions, les propos mielleux, les distributions d’espèces sonnantes et trébuchantes, l’intégration des rebelles dans l’armée ne sont que de vieux souvenirs.
Avec la nouvelle année, les rebelles touaregs ont changé de stratégie : le terrorisme. En réalité que veulent Bahanga et ses hommes ? Le climat qui prévaut dans la grande muette n’est pas synonyme de paix.
Quatre colonels auraient été déportés dans le nord pour vol de matériel de guerre. Parmi eux, figure un officier issu de l’ancienne rébellion de 1991. Tout comme Ag Bahanga intégré dans l’armée nationale en 1994, pris les armes contre le régime ATT.
«Trop c’est trop» pour avoir trop fait allégeance aux rebelles touaregs, Monsieur le président. En recevant les vœux des différentes institutions du pays, le président déclare qu’il ne reste à organiser un seul forum, celui de l’homme lui-même qui est mauvais.
Oui l’homme malien, dit-on, est mauvais, c’est pourquoi un général à la retraite, candidat indépendant a pu se faire élire président de la République au détriment des partis politiques. L’année 2009 démarre assez bien pour les travailleurs avec 5% d’augmentation de salaire, 40 milliards de F CFA de perte pour l’Etat et enfin des attaques armées à travers le pays.
Amy SANOGO
ATTAQUES TOUAREG
Une réplique à la maladresse d’ATT
Après l’attaque de la garnison de Nampala, qui a fait plusieurs morts et les actes terroristes perpétrés à Gao, les rebelles ou bandits armés touareg sont à prendre au sérieux.
Dans la cité des Askia (Gao), des domiciles des personnalités touareg ont été la cible d’une vague d’attentats à la grenade, faisant aussi des victimes.
L’attaque de Nampala est une réponse à la main tendue de ATT à la bande de Bahanga.
Dans les 6è et 7è régions (Tombouctou et Gao), où il s’était rendu pour inaugurer des infrastructures, le général président dans sa tenue de combat avait invité les insurgés à descendre des montagnes pour prendre le train de la paix. Heureusement, ils ont quitté les collines comme le souhaitait ATT. Malheureusement, ils ont tué. Et cela a surpris le président ATT. Comme témoigne son discours à l’ouverture de la Biennale de Kayes. Il a déclaré que Nampala n’avait aucun objectif stratégique. Même si nous ne sommes pas des spécialistes en la matière, dans une situation d’insécurité, tous les symboles de l’Etat sont des cibles sur n’importe quelle partie du territoire pour les bandits ou rebelles.
Face à la tournure des évènements, le président semble donné raison à tous ceux qui avaient condamné les pillages des garnisons de Kidal et de Ménaka, le 23 mai 2006 qui constituent le point de départ de l’insécurité que nous vivons maintenant.
Cette situation d’insécurité menace sérieusement le régime déguisé des généraux. Au point que le numéro un semble confus dans ses déclarations. Tantôt, il prône la paix, tantôt la force et enfin sur un air d’énervement, il invite ses détracteurs à enfiler la tenue de combat pour croiser le fer avec Bahanga.
Il est temps qu’on apprenne au sommet de l’Etat qu’un adage dit qu’avant de parler, il faut remuer sa langue sept fois.
Y.S