C’est hier qu’ont pris fin les travaux de la deuxième réunion préparatoire du Groupe Africain pour la Conférence Mondiale sur le Développement des Télécommunications (CMDT-10) qui se tiendra en Mai prochain à Hyderabad en Inde. Les experts de l’Union Africaine des Télécommunications (UAT) ont adopté pour la CMDT 2010 une stratégie commune sur la presque totalité des grandes priorités de développement des Télécommunications en Afrique.
Après Kampala, les experts de l’Union Africaine des Télécommunications se sont retrouvés à Bamako pour définir une politique, des priorités et une stratégie commune pour la Conférence Mondiale sur le Développement des Télécommunications (CMDT-10).
Chaque pays dans sa particularité a apporté à la réunion ses préoccupations et la rencontre de Bamako a fait la synthèse et dégagé une stratégie commune que l’UAT défendra à Hyderabad.
En effet, dans sa Résolution 31 (Doha, 2006), la CMDT a demandé d’organiser une conférence de développement ou une réunion préparatoire par région pour coordonner, au niveau régional, les travaux préparatoires en vue de la Conférence mondiale de développement des télécommunications (CMDT).
Les réunions préparatoires régionales ont essentiellement pour objet de faire participer les Membres de l’UIT, dès le début, aux travaux de la CMDT et d’examiner, au niveau régional, les stratégies appropriées de développement des TIC. A cette fin, elles cherchent à déterminer les domaines prioritaires, les initiatives et les projets associés et les Questions des commissions d’études qu’il faudra étudier pour favoriser le développement des télécommunications et des technologies de l’information.
Les participants doivent examiner les rapports sur la mise en œuvre du Plan d’action de Doha adopté par la Conférence mondiale de développement des télécommunications de 2006, ainsi que les contributions soumises par les Etats Membres et les Membres de Secteur en vue de formuler des recommandations sur les domaines prioritaires qu’examinera la prochaine CMDT en 2010.
C’est dans ce cadre que s’est tenue la réunion de Bamako. Il s’agissait aussi, pour le secrétaire général de l’UAT, Jacques Akossi Akossi, de faire le bilan des quatre dernières années de l’Union et de fixer les objectifs pour les quatre prochaines années.
Pour le directeur du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT, Albasheer Al Morshid, il y a un écart dans le développement des télécommunications. « L’Afrique est à la traîne en matière d’internet. La situation géographique fait que le continent est vulnérable face au changement climatique. Il est nécessaire d’élaborer des priorités et de concentrer les efforts sur l’essentiel… » a souligné Albasheer Al Morshid.
Le Mali dans le peloton de tête
Le ministre de la Communication et des nouvelles technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, qui a présidé l’ouverture de la 2ème réunion préparatoire du Groupe Africain pour la CMDT-10, a rappelé l’engagement du Mali dans la libéralisation du secteur des Télécommunications. « Au Mali, il faut rappeler que nous sommes engagés, depuis l’adoption de la Déclaration de la politique Sectorielle des Télécommunications en juin 1998, dans la voie de la libéralisation du secteur et de la privatisation de l’opérateur historique, effective depuis juillet 2009. a affirmé Mme Diarra Mariam Flantié Diallo.
Un des résultats positifs de la réforme, comme vous le savez, fut incontestablement la nette amélioration de l’offre des services téléphoniques ramenée à un coût relativement accessible pour les populations, toutes choses qui ont aidé à démocratiser le téléphone en boostant le nombre des usagers.
Aujourd’hui, nous pouvons l’affirmer : Le Mali est dans le peloton de tête des Etats qui ont le mieux amélioré ses taux de pénétration téléphonique. Cela, grâce à l’action croisée des deux opérateurs qui détiennent des licences portant sur l’établissement et l’exploitation de réseaux et services de télécommunications, y compris les services de téléphonie fixe, les services de téléphonie cellulaire GSM, les services de transmission de données et les services de télécommunications internationales.
Aujourd’hui, avec ces opérateurs, le parc des abonnés est estimé à environ 4 millions. Entre 2007 et 2008, nous avons enregistré une hausse de 38% des abonnés du réseau mobile. Le réseau fixe suit aussi son évolution avec l’introduction de l’ADSL et de la boucle locale radio avec’ système de prépaiement… »
Pour elle, les résultats d’une telle avancée font suite à des investissements importants : 60 milliards de F CFA d’investissement annuel sur les trois dernières années. « Pour maintenir cette croissance, le secteur a besoin d’un bon encadrement. Un cadre juridique et réglementaire inadapté est une contrainte majeure au développement des Télécommunications. Dès lors l’encadrement juridique et institutionnel figure en bonne place des actions urgentes à mener pour favoriser la mise à contribution des télécommunications au service du développement économique et social du pays en toute sécurité. a indiqué la ministre de la communication et des nouvelles technologies.
C’est ainsi que, le Mali a engagé la relecture des textes actuels. Le renouveau est la prise en compte des TIC et de la Poste, en élargissant les missions du Régulateur des télécommunications à ses branches de la Société de l’Information.
Aussi pour une large couverture du pays, surtout les zones rurales économiquement non rentable, Un Fonds du service universel a été créé afin de pouvoir réduire la fracture entre les zones urbaines et les vastes zones rurales du Mali en matière de services de télécoms, et notamment dans le domaine des technologies de l’information.
La stratégie d’accès universel, qui vient d’être adopté par le gouvernement en février 2010, va permettre entreprendre bientôt la mise en œuvre d’un ambitieux plan de couverture du pays. Dans le domaine des infrastructures, le Gouvernement du Mali poursuit la mise en œuvre des différentes Politiques Nationales de développement… »
Toutes ces politiques nationales visent d’une façon générale l’atteinte des objectifs du Programme de Développement Economique et Social (PDES) en parfaite harmonie avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et du Sommet « Connecter l’Afrique » qui s’est tenu à Kigali en octobre 2007.
Les travaux de la 11ème session ordinaire du Conseil de l’UAT s’ouvrent ce matin au Grand Hôtel. Ce serait un cadre approprié pour le Mali de faire un plaidoyer en faveur de la candidature de notre compatriote Hamadoun Touré au poste de Secrétaire général de l’UIT.
Idrissa Maïga