Par un préavis de grève suivi d’une cessation de travail décrétée en décembre 2009, le SYCEF avait opté pour l’intransigeance pour revendiquer l’intégration de tous ses militants dans la fonction publique d’Etat. Mais, après des négociations menées sous le couvert de la FEN et avec l’accompagnement de la CSTM, le SYCEF a finalement accepté l’intégration de ses membres dans la fonction publique des collectivités. Conséquence : un divorce au sein de l’instance dirigeante de cette organisation.
Engagé dans un bras de fer avec le gouvernement pour la satisfaction du point spécifique portant sur « l’intégration des enseignants contractuels dans la fonction publique de l’Etat », le syndicat des contractuels de l’enseignement fondamental (SYCEF) a, après avoir accepté la proposition de l’Etat d’intégrer les enseignants contractuels dans la fonction publique des collectivités à défaut de celle de l’Etat, est en proie à une crise.
En effet, certains membres du bureau exécutif national du syndicat se sont vite désolidarisés de cette décision qui, selon eux, n’a été prise que par le secrétaire général et certains membres du bureau.
Abdoulaye Koné, premier responsable du syndicat, est accusé d’avoir été « soudoyé » par le gouvernement afin de freiner le syndicat dans sa logique de prendre en otage l’année scolaire 2009-2010. Cette crise de confiance entre les membres du SYCEF a finalement abouti à la radiation de son secrétaire général lors d’une assemblée générale organisée le jeudi 27 mai 2010.
Les frondeurs seraient menés par le secrétaire général adjoint du syndicat qui estime que le secrétaire général a manqué de loyauté envers la base en acceptant l’intégration de ses militants dans les deux fonctions publiques (État et collectivités).
En riposte à ce qu’il considère comme une incompréhension découlant d’un déficit de communication, le secrétaire général, Abdoulaye Koné, a animé avec quelques membres du BEN, le vendredi dernier, une conférence de presse au Bloc scientifique de Missira.
« Le syndicat traverse une crise terrible que chacun tente d’expliquer en sa manière », a introduit Abdoulaye Koné.
Le secrétaire général a expliqué que la revendication portant sur « l’intégration des enseignants contractuels dans la fonction publique des collectivités est une chose que le SYCEF a été le premier à revendiquer dès la création de cette nouvelle fonction publique des collectivités ». Cette revendication, a ajouté le conférencier, était soumise à certaines conditions parmi lesquelles la correction des insuffisances par rapport à la fonction publique classique.
« Ce qui nous a déterminés, ce sont surtout les garanties et les droits que nos militants pouvaient avoir en comparaison à l’existant où ils n’avaient aucune protection juridique », a poursuivi Abdoulaye Koné. Qui a indiqué qu’en syndicaliste averti, il n’a pas voulu accepter la loi du tout ou du rien. En somme, il s’agit, selon lui, d’accepter ce qui constitue une avancée et poursuivre la revendication.
Oumar Diamoye