En fin de mission après un séjour de quatre ans au Mali, l’Ambassadeur de Tunisie au Mali, Son excellence Farhat Cheour a bien voulu immortaliser la fructueuse collaboration tissée entre son institution et L’Aube. Le mardi 12 août dernier, il a rendu une visite d’adieu à la rédaction du journal pour « témoigner de sa gratitude et celle de l’Ambassade de Tunisie au Mali au journal L’Aube qui a permis à ses lecteurs et à l’opinion malienne d’avoir, en temps réel, toutes les informations sur les activités de l’Ambassade et le point de la coopération entre le Mali et laTunisie ». Après une visite guidée des installations du journal, Son excellence Farhat Cheour a eu une séance d’échange de plus d’une heure d’horloge avec les journalistes de L’Aube.
Au cours de cet entretien, il a été essentiellement question du bilan de la coopération Mali-Tunisie au cours des quatre dernières années. L’excellence de cette coopération découle, selon le diplomate, de la volonté politique des chefs d’Etat Amadou Toumani Touré et Zine Abidine Ben Ali, de la pousser le plus loin possible.
Spécifiquement, faisant le bilan de ces quatre dernières années, Farhat Cheour dira que la coopération entre le Mali et la Tunisie s’est accélérée au double plan quantitatif et qualitatif.
Au plan quantitatif, une trentaine de manifestations économiques, culturelles, touristiques et artistiques, ainsi que des salons spécialisés ont été organisées. Cela a permis aux opérateurs économiques des deux pays de se côtoyer et de partager leurs expériences. Plusieurs opérateurs économiques et hommes d’affaires maliens ont participé à des salons organisés en Tunisie.
Le diplomate mentionne également en bonne place les investissements tunisiens au Mali, notamment dans le domaine agricole, ainsi que les sociétés de commerce mixtes tuniso-maliennes. « A travers le Programme de développement économique et social, la Tunisie constitue un partenaire de choix », conclut Farhat Cheour à ce niveau.
Au plan qualitatif, l’Ambassadeur affirme que la coopération Mali-Tunisie a mûri, ayant été axées fondamentalement sur quelques orientations du donner et du recevoir. Il en veut pour preuve, le cas des ressources humaines. Aujourd’hui, 700 jeunes maliens étudient en Tunisie et 300 autres ont été formés là au cours de ces quatre dernières années. Le gouvernement tunisien accorde un quota moyen de 15 à 20 bourses par an à des étudiants maliens.
Bref, l’ouverture des universités tunisiennes aux étudiants maliens est un grand pas dans le cadre de la coopération tuniso-malienne. En deuxième lieu, Farhat Cheour cite le développement du secteur des services « qui constitue un élément très important dans le développement d’une manière générale ».
Tout développement, y compris celui du tourisme, passe, selon lui, par le développement du secteur des services. Sur une troisième ligne, le diplomate retient la santé, avec environ une trentaine d’évacuations sanitaires sur la Tunisie et la création d’une commission de suivi de la coopération sanitaire Mali-Tunisie.
Enfin, la diplomatie a été soulignée par l’Ambassadeur. En effet, selon lui, à côté de la diplomatie politique et économique, la Tunisie a développé avec les pays amis, la diplomatie de la solidarité. Dans ce cadre, les autorités tunisiennes ont apporté, en 2005, leur soutien au Mali pour juguler la crise acridienne qui avait frappé le pays.
La Tunisie prône la création d’un Fonds de solidarité internationale. A ce titre, le président Ben Ali vient de proposer aux pays producteurs de pétrole de verser 1 dollar par baril dans ce fonds, pour aider les pays africains en cette grave crise mondiale. Aux dires de Son excellence Farhat Cheour, la Tunisie œuvre également au rapprochement entre les sociétés civiles malienne et tunisienne.
Au moment où il quitte la terre malienne, le diplomate tunisien, qui dit avoir tout appris de la diplomatie ici, retient du Mali, un pays qui évolue et qui avance notamment au plan social. « Le Mali regorge de beaucoup de potentialités qui peuvent permettre son développement économique. Le ciment qui peut immuniser le pays contre tous les dangers, c’est cette valeur de solidarité ancrée dans les mœurs maliennes ».
L’homme garde de son séjour malien principalement deux souvenirs, tous en matière de coopération sanitaire. Le premier concerne une fillette sauvée par des chirurgiens tunisiens qui l’ont « débarrassée » de sa « sœur siamoise » au terme d’une opération de 8 heures d’horloge. C’est le président Ben Ali, en personne, qui a pris le dossier en main quand l’enfant a été découvert par l’hôpital Mère-Enfant Le Luxembourg. C’était en février 2008.
Auparavant, en 2006, un orthopédiste tunisien avait sauvé un enfant malien de 9 ans atteint d’une malformation congénitale très grave : il avait les deux mains collées au corps.
L’attention de notre visiteur a été également retenue par les dons faits aux pouponnières par des organismes tunisiens.
La coopération tuniso-malienne est telle que les perspectives 2008 et le programme 2009 sont déjà connus. En effet, l’année en cours sera ponctuée d’une grande manifestation des femmes maliennes et tunisiennes, au mois d’octobre et d’une mission d’hommes d’affaires, en décembre.
En 2009, il y aura, entre autres, le campus 2009, un salon des universités libres et des instituts de formation professionnelle tunisiens (février) ; le salon des services (Avril) et Afro Santé (Mai). Son excellence Farhat Cheour souhaite l’institutionnalisation de ces manifestations.
SEKOU TAMBOURA