e Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), grâce à l’appui de l’USAID, vient de mettre en branle une opération dans le cadre de la lutte contre le moustique, vecteur du paludisme. Il s’agit de la PID (Pulvérisation intra domiciliaire) dont le principal objectif est de réduire le taux de morbidité et de mortalité lié à cette maladie.
Ce sont les cercles de Koulikoro et de Bla qui ont été retenus comme zones pilotes pour l’exécution du programme pulvérisation intra domiciliaire.
Les opérations de pulvérisation ayant commencé depuis le 16 juillet dernier, une équipe composée de représentants de l’Agence américaine pour le développement international (en anglais US Agency for international development), de Research triangle institute (RTI, organisme américain de recherche et de développement, chargé de la mise en œuvre du programme) et du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP, qui supervise les opérations) s’est rendue dans le cercle de Koulikoro pour s’enquérir de l’état d’avancement du programme.
De cette visite, il ressort que bien que commencée en retard sur le calendrier initial, l’opération se déroule normalement. Les populations ont massivement adhéré à l’action, hormis quelques résistances dans le quartier Plateau I de Koulikoro-ville. Les réticences sont essentiellement dues à la mauvaise perception du message diffusé sur les antennes de l’ORTM pour préparer la population. Ainsi, selon une habitante du quartier précité, le produit utilisé pour tuer le moustique serait également nocif pour les animaux d’élevage et les enfants.
Or, aux dires du Dr Mallé, chef du poste médical de Kolébougou (Koulikoro), ce danger est à écarter. A l’appui de ces déclarations, Mme Diabaté Oumou, chargée du suivi de l’opération pour le compte du PNLP, a assuré que le produit, bien que déjà homologué par l’Organisation mondiale de la santé, avait été contrôlé et testé par le laboratoire national de la santé, et a fait l’objet d’une étude d’impact environnement. De fait, sur le terrain, son utilisation est entourée de plusieurs précautions.
Les chambres à pulvériser doivent être au préalable débarrassées de tout objet (ustensiles habits, matériels). Après la pulvérisation, les chambres doivent rester fermées pendant un minimum de deux heures de temps. Une fois ouvertes, personne ne devra y pénétrer avant une demie heure au moins. Les habitants sont alors priés de ramasser tous les insectes ou autres animaux tués et de les jeter dans les fosses sceptiques.
Concernant les opérateurs (agents pulvériseurs), ils sont entièrement protégés de la tête aux pieds. A la fin de la journée de travail, dans une aire de lavage aménagée à cet effet hors de la ville, les appareils de pulvérisation sont rincés à grande eau, puis les opérateurs prennent un bain après avoir remis leurs combinaisons de travail à un groupe de femmes qui se chargent de les laver. Toutes les eaux souillées s’écoulent dans un profond puisard conçu pour cela.
A son passage, l’équipe a pu constater qu’à la date du 4 août dernier, 6 551 chambres ont été traitées. 1 245 chambres n’ont pas pu l’être pour des motifs divers : présence de malade grabataire, absence des habitants, ou réticence (ce derniers cas est peu courant).
Les bénéficiaires approchés se sont déclarés contents de cette opération qui leur permet de dormir tranquillement, de préserver leur santé et, surtout, d’économiser le prix de l’insecticide. Et ce, pour longtemps. En effet, selon les techniciens, le produit utilisé actuellement, de marque américaine, a un effet qui dure de 8 à 9 mois. D’importants stocks existent dans les magasins visités.
A noter que dans le cercle de Koulikoro, il existe 17 aires de santé totalisant plus de 260 villages avec une population estimée à 182 407 habitants répartis entre 28 953 ménages. Les opérations prendront fin le 30 août prochain. L’équipe de l’USAID était conduite par Moussa Doumbia, chargé de communication et de relations publiques.
Cheick Tandina, envoyé spécial