Le document de politique nationale et de plan stratégique de développement des nouvelles technologies (TIC) adopté en juin 2005 par le gouvernement du Mali a reçu des échos favorables de la part des bailleurs de fonds et dès lors, le Mali se frotte les mains, en attendant la concrétisation très prochaine de l’institut dit Centre High Tech de Bamako qui fournira à notre pays un rayonnement sous-régional dans l’environnement numérique africain du troisième millénaire.
L’éducation et le renforcement des capacités sont identifiés comme des composantes majeures sinon fondamentales de la stratégie TIC contenue dans le document précité. A ce titre, le même document précise, en son objectif 2, la nécessité de la création d’instituts de formation technique et professionnelle spécialisés dans le domaine des TIC. C’est dans ce cadre que le Centre High Tech de Bamako doit voir le jour. Il s’agit d’un complexe ultramoderne, voire sophistiqué, inspiré des meilleurs exemples comme celui de Kigali, Institut of Science and Technology (KIST).
Selon l’étude technique établie par les experts commis par le ministère de la communication et des nouvelles technologies : « Il faut créer un environnement favorable (eau, électricité stabilisée, large bande de connectivité, esprit d’innovation) pour établir le pont avec les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur des TIC et de l’industrie ».
Notez aussi que pour le bâtiment, il est prévu des cantines, une médiathèque, un auditorium, un gymnase, des laboratoires, des ateliers, une infirmerie et naturellement les incontournables salles de classe.
Pour le moment appelé INF_TIC, au niveau du projet, ce centre de haute technicité est destiné à la formation des techniciens supérieurs et ingénieurs dans les nouveaux métiers TIC pour les besoins croisés des jeunes bacheliers de l’économie malienne. A la longue, cette école d’envergure sous régionale devra même accueillir des étudiants de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest.
Au moment où, dans les milieux professionnels, on cache mal sa jubilation à l’annonce des avancées significatives de ce projet qui bénéficie déjà du soutien de plusieurs bailleurs de fonds, des grincements de dents sont relevés du côté de certaines écoles privées qui se voient concurrencées par l’Etat. Des écoles dont certaines sont en train de faire feu de tout bois pour entraîner dans leur contestation des pans entiers du secteur privé. Ce qui n’entame en rien la détermination du ministère en charge du dossier qui se sent fort de l’appui des principaux acteurs du secteur des TIC au Mali. Il faut reconnaître que des écoles forment en informatique, mais ne sont pas encore en mesure de répondre convenablement à la demande trop forte et urgente en matière de formation en informatique. Elles forment surtout en bureautique et en informatique de gestion.
En plus, les formations existantes n’embrassent pas vraiment les filières réellement ciblées par le centre High Tech et qu’une concertation aurait été d’ailleurs menée avec tous les acteurs du secteur comme en atteste la présence des grands acteurs du privé aux réunions tenues à l’occasion de la visite de la délégation de la Banque africaine de développement (BAD). En effet, y étaient présents, des opérateurs privés et pas des moindres : Orange Mali et Sotelma pour les acteurs des télécommunications, ENI, ABT, FAST et ENSUP pour les universitaires, des fournisseurs d’accès à l’image de Datatech, des partenaires financiers et techniques comme le PNUD et l’USAID. Il convient de signaler que tous les partenaires ont exprimé la nécessité de la création de ce centre de formation pour satisfaire les besoins urgents en cadres de haut niveau.
KLEZIE