Le premier sommet de coopération Turquie-Afrique se tiendra à Istanbul (Turquie), du 18 au 21 août 2008. Ce sommet, auquel prendra part le président de la République, Amadou Toumani Touré, marquera sans nul doute une nouvelle étape dans l’histoire des relations afro turques. Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement y sont aussi attendus.
Depuis que l’Union africaine a déclaré, en janvier 2008, que la Turquie est un « partenaire stratégique », les relations entre le continent noir et ce pays ont pris de proportions intéressantes. Le volume des échanges commerciaux est passé de 5,4 milliards de dollars en 2003 à plus de 10 milliards de dollars en fin 2007.
La Turquie aurait pour objectif d’atteindre les 50 milliards en 2012. Le sommet d’Istanbul serait naturellement le déclic de cette nouvelle ambition. Une cinquantaine de délégations africaines sont invitées à ce premier sommet auquel participera le nouveau président de la Commission africaine, Jean Ping.
La République de Turquie entend faire du sommet d’Istanbul un véritable cadre de coopération socioéconomique et politique. Elle veut accroître sa coopération avec les Etats africains et a, à cet égard, ouvert trois (3) bureaux régionaux de l’Agence turque de coopération et de développement (TIKA) à Addis-Abeba, à Khartoum et à Dakar. Elle a en outre décidé d’ouvrir 15 nouvelles ambassades en Afrique, dont une à Bamako.
A l’issue de ce sommet, seront adoptés deux documents intitulés respectivement: « Déclaration d’Istanbul sur le partenariat Afrique-Turquie » et « Cadre de coopération pour le partenariat Afrique-Turquie ».
La déclaration d’Istanbul sur le partenariat Afrique-Turquie est un document d’orientation politique qui définit et analyse les principes et axes majeurs des actions qui sous-tendent le partenariat entre le continent africain et la République de Turquie. La déclaration souligne, entre autres, que le partenariat entre l’Afrique et la Turquie sera guidé par le respect des principes de la charte des Nations Unies, de l’Acte constitutif de l’Union africaine, des cinq principes de la coexistence pacifique, ainsi que d’autres principes universellement reconnus et régissant les relations entres les Etats.
La déclaration souligne l’importance cruciale d’améliorer la coopération dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes en vue d’éliminer ce fléau mondial. De plus, elle met un accent particulier sur la nécessité de consolider et d’élargir le partenariat afro-turc à tous les niveaux et dans tous les domaines et de créer entre es pays africains et la Turquie un partenariat durable et à long terme fondé sur l’égalité et des avantages mutuels.
Le cadre de coopération pour le partenariat Afrique-Turquie constitue l’instrument de mise en œuvre de la déclaration d’Istanbul sur le partenariat Afrique-Turquie.
A cet égard, il définit huit domaines d’actions prioritaires pour le développement des pays africains par la promotion de la coopération intergouvernementale, de la paix et de la sécurité, les échanges commerciaux et les investissements, l’agriculture, l’agro-industrie, le développement rural, des ressources en eau, la gestion des petites et moyennes entreprise, la santé, les infrastructures, l’énergie, les transports et les télécommunications, la culture et l’éducation, ainsi que les médias et les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Afin d’assurer la mise en oeuvre des programmes et des politiques convenus, il sera mis en place un mécanisme de suivi comprenant, entre autres, que le Sommet Afrique-Turquie se tiendra tous les 4 ans, alternativement en Afrique et en Turquie.
Le deuxième sommet se tiendra en Afrique, en 2013.
I. Maïga