Le bureau exécutif de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a célébré le samedi dernier la journée consacrée à son parti, en organisant plusieurs manifestations dont une conférence de presse pour débattre des grandes questions d’intérêt national.
C’est le président du parti, Younoussi Touré, assisté par quelques membres du bureau exécutif dont le 1er vice président, Me Abdoul Wahab Berthé, qui a animé la conférence au CICB en présence de plusieurs journalistes, et des jeunes du parti qui devraient participer, un peu plus tard, à une conférence débats sur « Le rôle de la jeunesse au sein d’un parti politique ».
L’ancien Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré a évoqué, entre autres, des sujets se rapportant à la vie du parti notamment les élections présidentielles et législatives de 2007, et le 2è congrès ordinaire du parti d’avril dernier ; les sujets d’intérêt national, à savoir l’école, la cherté de la vie et la rébellion au nord.
Younoussi se félicite des résultats engrangés aux élections présidentielles et législatives de 2007. « Ces élections, les premières de niveau national, auxquelles notre parti prenait part, ont donné l’occasion à l’URD de renforcer sa position sur l’échiquier politique national en devenant la deuxième force parlementaire du pays… », a indiqué Younoussi Touré, qui a souligné la contribution de son parti à la réélection du président de la République dans le cadre de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP).
A l’issue des deux tours des élections législatives, l’URD s’est retrouvée avec 34 élus sur 80 candidats présentés. Ce qui fait du parti la deuxième force parlementaire. Mais, pour le président de l’URD, le résultat est tout simplement la conséquence d’une bonne stratégie de campagne adoptée par le parti.
Le 2è congrès ordinaire de l’URD, tenu les 26 et 27 avril 2008, a presque ravi la vedette aux autres sujets de la conférence de presse. Les tensions internes qui avaient secoué le parti avant le congrès, sont revenues le plus souvent dans les préoccupations des journalistes. Mais, sans donner les réponses attendues, le président du parti les a évacuées en estimant que le parti se porte mieux ; que les agissements constatés çà et là sont inhérents à tout parti politique, et que les quelques problèmes soulevés ont été résolus par les responsables de l’URD.
En ce qui concerne la rivalité et les malentendus qui l’opposent à Oumar Ibrahim Touré, Younoussi Touré s’en étonne et affirme sans ambages: « il n’y a rien entre Oumar et moi. Entre nous, il n’y a que respect et courtoisie. Oumar ne m’a jamais dit en face ce que vous, les journalistes, vous racontez ». N’est-ce pas là une façon de tuer le poussin dans l’œuf.
Tous les observateurs politiques sont unanimes sur le fait que l’URD est dans une impasse totale. Le dernier congrès du parti a mis dos à dos les leaders, notamment les partisans du 2ème vice président Oumar Ibrahim Touré qui avait annoncé son intention de briguer la présidence du parti et le président Younoussi Touré, qui est soutenu par Soumaïla Cissé, le mentor de l’URD.
Le congrès n’a malheureusement abouti qu’à une réconciliation de façade. Les problèmes soulevés aujourd’hui, sont minimisés par le bureau politique de l’URD. Il y a la défection du commissaire aux finances, de certains élus du parti et probablement de militants. Ce qui prouve que les tensions internes commencent à secouer le parti de la poignée de main.
Dans la perspective des élections communales de 2008, c’est une situation qui risque d’écorcher l’image du parti et de provoquer une saignée au sein de la deuxième force politique.
S’agissant de la cherté de la vie, l’URD soutient et encourage le gouvernement pour les dispositions prises afin d’atténuer la hausse des prix des denrées de première nécessité. « Les mesures, prises par le gouvernement, doivent être doublées d’une politique vigoureuse d’investissement, notamment dans le domaine de l’agriculture vivrière », suggère le président de l’URD.
En ce qui concerne la situation de l’école malienne, l’URD entend apporter toute sa contribution lors du forum qui sera organisé en septembre.
Concernant la rébellion au nord, qui menace dangereusement l’unité et la stabilité du pays, l’URD estime que le dialogue engagé par le gouvernement avec la rébellion ne doit jamais conduire à la perte d’un mettre du territoire ou au retrait, même partiel, des forces armées et de sécurité nationales de la zone de Kidal.
I MAIGA