Pour la première fois, le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra a officiellement remis vendredi dernier son rapport annuel à la société civile. Il a saisi l’occasion pour lui demander de l’accompagner dans son combat.
Le Vérificateur général était le 8 août 2008 dans les locaux du Conseil national de la société civile pour remettre à cette composante de la nation son rapport annuel 2007.
« Mon plaisir est d’autant plus grand que c’est la première fois que je remets solennellement mon rapport à la société civile », a expliqué le Vérificateur général. Il a promis que cette action serait désormais la tradition en raison du rôle et de la place qui sont aujourd’hui ceux de la société civile dans les questions de développement en général et de la gouvernance en particulier.
En reconnaissant le combat mené par la société civile pour lever les obstacles à la création du Bureau de Vérification général, Sidi Sosso Diarra dira que le plan opérationnel du BVG, aujourd’hui validé, accorde une importance accrue à la collaboration avec la société civile, à travers sa structure faîtière comme ses démembrements les plus pertinents.
« Je veillerai personnellement à ce que ce partenariat obéisse à des objectifs et à des activités réalistes et mesurables car je suis conscient que la pérennité du Bureau dépend en grande partie du degré auquel nous vous informons, vous consultons et vous mettons à contribution », a-t-il dit.
Le rapport annuel du Vérificateur général remis à la société civile, déjà mis sur le site web, est la synthèse de 33 missions dont 14 vérifications de performances, un aspect qui concerne la gestion d’ONG intervenant dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité, etc.
Le Vérificateur a estimé que les résultats de ces vérifications seront pertinents pour le travail de la société civile qu’il s’agisse de la lutte contre le VIH/Sida, de la lutte contre l’excision, de la gestion des hôpitaux publics ou des banques de céréales comme appoint à la stratégie nationale de sécurité alimentaire.
« A César ce qui lui appartient »
Les vérifications financières du BVG ont révélé un manque à gagner de près de 20 milliards de nos francs dont la moitié est imputable à la fraude. L’autre moitié est due à la mauvaise gestion qui résulte elle-même de dysfonctionnements et de faiblesses, telles que l’inexistence ou la défaillance du système de contrôle interne.
Une enquête indépendante révèle que plus de 80 % des recommandations formulées par le Vérificateur ont été mises en œuvre par les structures vérifiées. La même enquête fait ressortir, en outre que sur un manque à gagner de 31 milliards de F CFA dont le BVG a saisi le procureur, plus de 21 milliards avaient été soit régularisés soit justifiés avant le 8 juin 2008. M. Diarra informera qu’il lui semble que la vérité va au-delà des résultats de l’enquête dont il est question.
Le président du Conseil national de la société civile, Boureïma Allaye Touré répondra « qu’aujourd’hui on a rendu à César ce qui lui appartient. Nous ferons, a-t-il continué, nôtres les recommandations de ce rapport. Nous allons rentrer en contact avec le bureau ».
Pour Ismaïla Kalé, vice-président des natifs de Bamako et vice-président du Conseil national de la société civile, le travail du Vérificateur rentre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Ce qui lui fera promettre au Végal leur soutien. Le représentant des griots a fait savoir que le travail du Vérificateur général est difficile puisqu’il s’agit de débusquer des délinquants.
Pour cela, a ajouté le griot, il faut qu’il soit accompagné de bénédictions. D’où la fatiha du représentant de la communauté musulmane qui a clôturé la cérémonie.
Sidiki Doumbia