Dans notre édition du lundi 4 août, nous titrions : « Contrôle de l’axe Sekokoto-Bafing-Falémé : mode d’emploi d’un tripatouillage au MET », le ministère de l’Equipement et des Transports, à travers son secrétaire général, réagit en dégageant sa responsabilité, mais sans convaincre.
Lundi, votre quotidien, dans un article intitulé « Contrôle de l’axe Sekokoto-Bafing-Falémé : mode d’emploi d’un tripatouillage au MET« , nous mettions à nu la volonté manifeste de certains au département de l’Equipement et des Transports à voir attribuer coûte que coûte le marché pour le contrôle des travaux de la route Sekokoto-Bafing-Falémé à Cira.
Dans une correspondance adressée au PDG de Socetec/SCET-Tunisie, mandataire du groupement SCET-Tunisie/Socetec, à qui le marché devait revenir, le Ségal du département tente de défendre l’indéfendable.
L’entreprise tunisienne classée 2e et de surcroît la moins disante (1,4 milliard contre 1,6), après le retrait du Groupement Louis Berger/GIC se voit filer inexorablement le marché sous le nez alors même qu’il avait même été déclaré adjudicataire provisoire sur la base des non-objections (accords) de la DGMP, qui a procédé au dépouillement des offres ; de la Banque africaine de développement (Bad) et de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), principaux bailleurs de fonds du projet.
Nous disions que la société tunisienne avait déjà effectué des travaux de contrôle avant la signature définitive de son contrat, voilà ce que le Ségal en pense : « Dans le cas du marché concerné, la négociation du contrat et le début de l’exécution qu’ont connu les prestations sont en porte-à-faux avec la réglementation« .
Il ajoute : « en tout état de cause, l’administration n’ayant pas signé un contrat, l’exécution des prestations faites par votre groupement ont été effectuées à vos risques et périls et n’engage en rien l’administration« . Il conclut que « des investigations seront menées pour comprendre les mécanismes ayant entraîné les dysfonctionnements graves« , tout en affirmant que la procédure de passation suit toujours son cours.
Drôle de marché
Questions à M. le secrétaire général du MET, y a-t-il, oui ou non, eu un premier dépouillement avec le classement suivant : 1er Groupement Louis Berger/GIC, 2e Socetec/SCET-Tunisie ; Cira bouclant la boucle ? Le 1er n’a-t-il pas été évincé par la Bad et la BOAD pour insuffisance du diplôme du chef de mission ? Cira n’a-t-il pas été aussi débouté à cause des incohérences relevées entre les CV et diplômes du chef de mission proposé ? Motus et bouche cousue puisqu’il faut nécessairement ouvrir une seconde procédure visant à remettre en selle le plus cher (1,6 milliard de F CFA contre 1,4), le Ségal prétendant que Cira a fourni des informations complémentaires susceptibles de changer le cours du marché.
Faut-il en conclure que le sort en est déjà jeté, c’est-à-dire que tout est mis en œuvre pour qu’au finish, comme nous le disions, certaines personnes qui se disent proches du ministre Séméga se tapent plein de pognon.
Car c’est probablement à cause d’une différence de 200 millions de F CFA que l’attribution de ce marché prend une tournure aussi drôle mais qui doit agacer au plus haut point des partenaires au développement du Mali qui demandent bien comment des cadres peuvent retarder le désenclavement du pays qui souffre toujours de sa continentalité. La route en question ne fait-elle pas partie d’un projet intégré sous-régional ? D’autres partenaires n’ont-ils pas promis d’y ériger au moins trois ouvrages d’art (ponts) ?
Il est bien regrettable que le président de la République, qui se bat à longueur de journée pour trouver des financements à ses grandioses projets de développement, soit payé en monnaie de singe par ceux qui lui doivent beaucoup.
La rédaction