Elle est l’une des rares Africaines à tirer son épingle de la photographie. Fatoumata Diabaté, c’est d’elle qu’il s’agit, a été formée à « Promo Femme » et au Centre de formation en photographie (CFP) pour la photographie. Elle vit actuellement entre son travail d’assistante au CFP et sa carrière photographique. Sélectionnée en 2005 lors des 6 Rencontres de Bamako, elle a obtenu le prix de l’AFAA (Cultures France, Afrique en Créations). Ses œuvres sont bien appréciées par les critiques.
« Engagement, motivation, dévouement » ! C’est par ces trois mots que M. Youssouf Sogodogo, photographe et Directeur du Centre de formation en photographie (CFP) de Bamako, peint la jeune Fatoumata Diabaté. Née à Bamako le 19 septembre 1980, Fatoumata Diabaté est entrée au CFP en 2001. Elle était déjà armée de quelques notions et de cette inébranlable volonté d’apprendre qui va l’aider à se faire remarquer.
Pour les critiques, les œuvres de Fatoumata se caractérisent par leur spontanéité et leur sobriété. Visiblement, cette jeune artiste a horreur de la mise en scène. Elle rejoint ainsi les professionnels pour qui « la beauté et vérité logent au cœur de la capture instantanée d’une scène, d’un corps… ». Ses photos sont en tout cas d’un charme envoûtant et très accrocheur.
« Le regard parfois décalé de Fatoumata Diabaté vous désarme, vous emporte sur les ailes de ses fantaisies de photographe d’art. Elle vous communique ses frissons devant la majesté du sujet ordinaire devenu une image hallucinante », écrivait un confrère français tombé sous le charme de la charmante photographe.
« Tenues légères : le pantalon glisse, le corsage tombe, le voile s’envole et les corps s’exposent dans des couloirs sensuels. Subtil érotisme d’un regard sans frontière se promenant allègrement sur des territoires sensibles » ! C’est que beaucoup de visiteurs et de critiques ont par exemple retenu de son travail réalisé avec un jeune français et intitulé « Regards croisés Bamako-Paris ». Il s’agissait pour eux de réfléchir, photographiquement, sur la vie des jeunes Maliens de France et celle de ceux restés au pays.
La photographie est pour Fatou « un art très jouissif qui ne lui donne pas l’occasion d’aller chercher ailleurs une autre source de plaisir ». On comprend alors aisément que la labo, la chambre noire, les négatifs… soient l’univers dans lequel elle se sent le plus à l’aise. On comprend aussi mieux pourquoi elle multiplie les expériences à travers des ateliers/résidence et les expos avec le soutien de partenaires comme le Centre culturel français de Bamako.
En attendant qu’elle réalise son rêve de fonder une association panafricaine de femmes photographes, la lauréate 2005 du « Prix AFAA » (6e Biennale de la Photographie), est actuellement assistante labo au CFP. Le centre qui lui a révélé ses propres talents. Une fidélité qui explique aussi sa notoriété grandissante !
Alphaly