C’est un total de 38 927 agents toutes catégories confondues qui émargent présentement au budget de l’Etat chaque mois en tant que fonctionnaires au service du Mali.
Le statut général des fonctionnaires est défini par l’ordonnance n°77-71/CMLN. La loi n°93-59 du 8 septembre 1993 a réparti les fonctionnaires en quatre catégories (A, B2, B1, C). Dans son chapitre 2, le statut général des fonctionnaires tend à limiter le nombre des fonctionnaires à un strict minimum, interdisant tout recrutement qui n’a pas effectivement pour objet de pourvoir à la vacance de l’un des emplois permanents spécifiés dans l’article 1er alinéa 1er.
Le recrutement s’effectue par voie de concours. Toutefois, il est possible de déroger au principe du concours s’il est constaté que le nombre de candidats est inférieur à celui des emplois mis en compétition. Dans ces conditions, le recrutement s’effectue sur titre (loi n°85-01/AN-RM du 11 février 1985).
Le Conseil supérieur de la fonction publique est un organisme central de consultation créé par le décret n°272 PGRM. L’article 9 de ce décret définit les attributions du Conseil. Celui-ci connaît de « toute question de caractère général intéressant les fonctionnaires et la fonction publique du Mali […] ».
L’article 10 précise qu’il s’agit « d’un organisme consultatif appelé à donner des avis et à faire des recommandations », il connaît en particulier des questions concernant : le statut particulier de chaque cadre de fonctionnaire du Mali, l’interprétation des dispositions du statut général des fonctionnaires et des statuts particuliers, la modification des statuts particuliers, l’avis sur les décrets de dégagement des cadres.
Formé à égalité de représentants de l’administration centrale et de représentants des fonctionnaires, cette représentation paritaire est le gage de la nature démocratique de l’institution. Le Conseil est présidé par le ministre de la Fonction publique (article 2 du décret), et est composé de 8 membres pour un mandat de 2 ans : ministre des Finances, de l’Education nationale, de la Justice, le directeur de la fonction publique et du personnel. Le Conseil siège en assemblée plénière tous les 6 mois ou en session extraordinaire sur convocation.
En plus du Conseil supérieur de la fonction publique, il existe aussi des commissions administratives paritaires.
En attendant l’établissement de la base de données sur le nombre des cadres de l’Etat formés par le Mali et les pays dans lesquels ils sont formés, la direction nationale de la fonction publique (FP) dispose déjà de statistiques claires sur l’effectif des fonctionnaires par position statutaire et catégorie.
Sur un total de 38 927 fonctionnaires, 36 075 sont en activité, les 2852 restants sont indisponibles pour des raisons diverses. Ils sont soit en congé maladie ou de formation, en détachement longue durée, en disponibilité, soit en suspension administrative ou suspension pour détournement.
Aujourd’hui, ils sont 47 fonctionnaires toutes catégories confondues qui sont frappés par une suspension administrative. Et 15 autres sont suspendus pour détournement.
Le nombre des cadres de l’Etat qui constituent la catégorie A dans la catégorisation des fonctionnaires s’élève à 12 997. Ces derniers comme toutes les catégories de la fonction publique subissent permanemment des formations de recyclage et de perfectionnement au Mali ou à l’étranger.
Pour l’heure, la base de données sur le nombre de cadres formés et les pays dans lesquels ils sont formés est en cours de construction.
A noter que les fonctionnaires de l’Etat sont aidés dans leurs tâches quotidiennes par les conventionnaires en activité dans la FP. Au nombre de 18 555 dont trois en suspension administrative et un en congé d’expectative, ces conventionnaires bénéficient également de congé de formation au même titre que les fonctionnaires.
Amadou WaîgaloEncadré
Les différentes statistiques relatives aux fonctionnaires et aux conventionnaires ne tiennent cependant pas compte des contractuels des collectivités qui peuvent être considérés comme des agents au service de l’administration publique engagés au profit de la décentralisation.
ARENA
Des cadres au service du pays
Dans le but de servir leur pays, les cadres de la catégorie A se sont constitués en Association pour la revalorisation de l’expertise nationale (Arena). Pépinière de fonctionnaires et de conventionnaires de l’Etat, l’Arena a vu le jour le 5 août 2004 selon la loi n°04-038.
Les objectifs de l’Arena sont nombreux mais ciblés. Dans le but de servir le Mali même après la retraite, ses adhérents se veulent des partenaires nationaux à la disposition des autorités publiques et privées. A cet égard, elle entend mettre à la disposition des ces derniers des ressources humaines de haute qualité au savoir et savoir-faire avérés.
L’Arena comprend deux sortes de membres : les membres actifs et les membres associés et d’honneur. Les premiers doivent être, selon l’article 5 du statut de l’Association, fonctionnaires ou conventionnaires maliens de cadre A à la retraite. Les seconds, eux, sont des personnes physiques ou morales choisies comme personnes ressources en raison de services rendus au Mali. Ces personnes sont proposées par le bureau et laissées à l’appréciation de l’assemblée générale. Elles ne sont ni électrices ni éligibles.
Dans tous les cas, ils désirent assurer une synergie de pensée entre nouveaux et anciens dans la constitution de certains dossiers au niveau des départements ministériels, la conduite des négociations et la maîtrise des certains projets. Afin que cet objectif soit consolidé, ils procèdent à la formation permanente des ressources humaines. Ils souhaitent aussi participer à l’analyse et l’étude de la problématique et des enjeux des politiques publiques afférentes aux préoccupations économiques, sociales et culturelles des populations.
En plus de la place qu’elle de prendre dans le débat national permanent, l’Arena veut, seule ou en association avec des organisations dont elle partage les objectifs, initier des conférences-débats d’intérêt national. L’Arena compte restaurer, préserver et promouvoir la notoriété des cadres supérieurs retraités dont l’expertise, l’expérience et le service rendu à la nation doivent être reconnus et qu’il y ait recours à des fins pertinentes et rationnelles.
L’Arena fonctionne avec trois instances : l’assemblée générale, le bureau et le commissariat aux comptes. L’assemblée générale est l’instance suprême de l’Arena. Elle définit son orientation et sa politique. Le bureau est l’organe exécutif de l’Association. Il comprend 8 membres : le président, le vice-président, le trésorier général et son adjoint, le secrétaire à l’organisation, le secrétaire à l’information et à la communication et enfin le secrétaire à la promotion et à la solidarité.
Etant l’organe de direction de l’Arena, les membres du bureau sont élus pour une durée de trois ans renouvelable pendant la session ordinaire de l’assemblée générale. C’est le président qui préside à la fois le bureau et le l’Association. De plus, il est le représentant de l’Association dans les rapports avec les tiers. L’adhésion à l’association n’est pas une fin en soi. Les membres du bureau exécutent leurs tâches à titre bénévole. Les membres qui ne respectent pas le statut et les règlement de l’Association sont avertis, suspendus et même exclus.
Aminata A. Lah
(stagiaire)