Le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra était hier face à la presse pour échanger sur le rapport 2007 qui vient d’être remis aux pouvoirs publics. Il a insisté sur son indépendance et sa détermination à ne se laisser manipuler par qui que ce soit.
Pour la troisième fois consécutive, le Végal s’est sacrifié au rituel de la conférence de presse après la remise officielle de son rapport annuel au président de la République, au Premier ministre et au président de la l’Assemblée nationale.
En guise d’introduction, Sidi Sosso Diarra entouré pour la circonstance de ses proches collaborateurs a fait le résumé de son rapport. Le rapport 2007 est le fruit de 33 missions reparties en 17 missions de vérification financière ; 7 missions de vérification intégrée (toutes les vérifications concernant les hôpitaux publics) ; 7 missions de vérification de performance ; 1 mission d’appui technique réalisée auprès du ministère de l’Elevage et de la Pêche ; et 1 mission d’étude en France sur l’évaluation des politiques publiques.
Les secteurs ayant fait l’objet de vérification sont les services de l’assiette et du recouvrement (douane et impôts), les services des domaines de l’Etat, des affaires foncières et du logement, le secteur sanitaire (vérification de performance de sept hôpitaux publics régionaux), de la sécurité alimentaire, des mines, des transports du développement rural et la banque.
Une mission de contrôle de performance a été effectuée au Haut conseil national de lutte contre le Sida (HCNLS) pour vérifier l’efficacité du système d’approvisionnement en médicaments et les systèmes et pratiques de gestion du secrétariat exécutif du HCNLS. Deux autres missions de vérification de performance ont porté sur le Programme d’appui au renforcement équité hommes-femmes (Parehf II) pour la période 2004-2007 et le Programme national de lutte contre l’excision (PNLE) pour la période 2002-2006.
Selon le Végal, le taux relativement bas des 20 milliards de F CFA de manque à gagner pour l’Etat au titre de la vérification de 2007 contre 103 milliards en 2006 est dû à des aspects essentiels à retenir. Il a parlé de l’innovation majeure qu’est la vérification de performance qui a été de 14 en 2007 contre 4 en 2006.
La nature des structures vérifiées en 2007 et qui sont en majorité des services de faible budget comme les hôpitaux, explique aussi le faible montant. La période couverte par les vérifications : 3 ans en 2007 contre 5 ans en 2006 entre aussi en ligne de compte.
Sur les 20 milliards de manque à gagner pour le Trésor public, 9,5 milliards sont proposés au recouvrement, à en croire le Végal. Le manque à gagner, selon lui, résulte de la fraude pour 34 % et de la mauvaise gestion pour 66 %. Répondant à une question d’un confrère concernant les logements sociaux relativement à quoi votre quotidien s’était fait l’écho d’une brouille entre lui et le chef de l’Etat qui l’avait renvoyé à revoir sa copie, le Végal s’est inscrit en faux et a parlé d’instrumentalisation.
« Je ne suis pas prêt à être instrumentalisé par qui que ce soit, ni du pouvoir ni de l’opposition ». A ses dires, le rapport de vérification des logements sociaux portait sur une vérification de performance et non sur une vérification financière.
Abdrahamane Dicko