A quelques jours du Forum national sur l’éducation, une nouvelle tension voit le jour entre le département des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique et le Snesup à propos de la retenue sur les salaires décidée unilatéralement selon les protestataires par le ministre Touré.
Une nouvelle tension entre le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique et les enseignants du Syndicat national des enseignants du supérieur (Snesup) est en train de voir le jour après la retenue sur les salaires de juin et juillet des enseignants.
Le 17 avril 2008 dernier, le ministre Amadou Touré en tournée à Tombouctou révélait qu’il allait chercher des solutions de sortie de crise aux grèves à répétition des syndicats. Ce jour-là, il proposait la retenue sur les salaires des enseignants grévistes.
Depuis quelques jours, cette menace sur le salaire est mise en exécution par le MESSRS. Mais, elle intervient au même moment où le Snesup insiste sur l’arrestation des agresseurs du Pr. Djibonding Dembélé tout en se montrant prêt à participer au Forum. C’est un peu le dilemme cornélien de l’affaire.
Toujours est-il que la somme retenue varie en fonction du grade des enseignants. Pour certains, elle atteint le tiers du salaire net mais aussi touche les allocations familiales. Toutes choses, selon le secrétaire général du Snesup, contraires aux textes. Aux dires de M. Mallé, la décision de retenir les salaires des enseignants n’est pas du ressort du MESSRS mais de son collègue du Travail et de la Fonction publique.
Sidéré par cette décision qu’il juge arbitraire, le Snesup, aux dires du Dr. Mallé, a rencontré la semaine dernière le ministre du Travail, Me Abdoul Wahab Berthé qui, a promis de s’investir pour la rétrocession de ces retenues. Et depuis, le syndicat a les yeux braqués sur le département de Me Berthé. « On attend toujours la décision du ministre ».
Mais, dans l’entourage du ministre, on précise qu’on a fait qu’appliquer « la loi, rien que la loi ». Une pratique inhabituelle pour les syndicats de l’éducation qui ont bénéficié d’une amnistie avec les grèves à répétition. « Les textes prévoient pour chaque jour de grève une retenue de salaire. Le non-paiement des jours de grève correspond à l’application d’un principe républicain », se défend notre source. Et d’ajouter que « la grève, ce n’est pas les congés payés ».
Dans les milieux enseignants, on affirme que ce dispositif, qui concerne l’ensemble de la Fonction publique, n’a jamais été appliqué aux enseignants.
« C’est une violation flagrante de la constitution », . La rétention sur les salaires intervient au moment où le gouvernement prépare le Forum sur l’école. Au Snesup, l’on assure que cette tension n’affectera pas la participation du syndicat audit forum. D’ores et déjà, on peut croire que l’affaire risque de s’inviter aux débats de la rencontre.
Amadou Sidibé