Seul candidat en lice à l’assemblée consulaire de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), du lundi 28 juillet, Jeamille Bittar a été réélu pour 4 ans. Un mandat qu’il exercera dans l’indifférence de la majorité des commerçants.
Le fossé créé par le contentieux de l’élection consulaire du 5 octobre 2006 au niveau de Bamako s’élargit davantage entre le clan Bittar et celui d’Ousmane Guittèye. A preuve, l’assemblée consulaire du lundi 28 juillet 2008 a été boycottée par la tendance Guittèye.
« Tous les opérateurs économiques de la liste Guittèye n’ont pas été associés ou conviés aux travaux. Bittar a choisi d’aller dans la voie de l’exclusion et la division que la CCIM n’avait jamais connues en un siècle d’existence », a indiqué un membre de la tendance Guittèye.
La présence de l’honorable Hamadaou Sylla à l’assemblée consulaire et son élection dans le nouveau bureau consulaire, constituent pour son groupe, des actes de trahison qui ne sont pas fortuits.
L’honorable Sylla n’est pas le seul membre élu de la liste industrie de la tendance Guittèye. Il y en a bien d’autres comme Adama Koly Coulibaly qui est membre consulaire réélu de la liste industrie mais qui n’a pas accepté de prendre part aux travaux pour manifester sa solidarité avec le groupe.
Le revirement d’Hamadaou Sylla s’explique par le fait qu’il est très lié à Koulouba qui est d’un soutien indéfectible pour Bittar dans la crise de la CCIM. Le forcing fait par le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce en convoquant l’assemblée consulaire sans observer le délai réglementaire de quatre semaines et sans attendre que les contentieux de Sikasso et de Koulikoro soient totalement vidés, procède des instructions données en haut lieu.
Le bureau consulaire du 28 juillet apparaît du coup comme un bureau monocolore alors qu’il devait refléter une tendance représentative des trois sections (commerce, service, industrie) des élus consulaires de la CCIM. Le bureau est loin de représenter l’ensemble des opérateurs économiques maliens.
La crise de la CCIM a duré quatre années. A l’issue de l’assemblée consulaire qui prend fin ce jeudi, Bittar veut se donner un mandat de six ans. Il veut s’adjuger, de manière intelligente, deux années supplémentaires.
En se conformant à la loi, la gestion de Bittar à la tête de la CCIM pendant les deux ans de crise qu’il ne veut pas pourtant compter est frappée d’irrégularité. S’il refuse de comptabiliser les années de crise alors qu’il a régné en président jouissant de toute son autonomie de gestion, il est passible de poursuites judiciaires s’il ne bénéficie pas de la complicité active de l’Etat.
Abdrahamane Dicko