La carte des pluies estimées pour le mois de juillet 2010 montre une hausse dans la densité des précipitations sur les pays du Sahel et de l’Afrique centrale.
Comparées à la période de référence 1971-2000, les précipitations du mois de juillet montrent des déficits pluviométriques sur la côte de la Guinée Conakry, le nord du Liberia, le sud-ouest du Mali, le nord du Bénin, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Congo, le nord de l’Ethiopie et le Soudan. Par contre, des quantités excessives ont été enregistrées sur le Nord-est du Mali, le sud-ouest de l’Algérie, le centre du Tchad et la côte nord du Mozambique.
En tout état de cause, la prévision d’août-septembre-octobre 2010, élaborée en juillet 2010 par l’Acmad pour l’Afrique de l’ouest, le Tchad et le Cameroun, indique qu’il y a faible probabilité de déficit en pluies sur une grande région couvrant le Sahel, la partie nord des pays du golfe de Guinée et le Nord-est du Cameroun et une probabilité élevée de déficit sur les zones côtières des pays du golf de Guinée.
La grande région qui se subdivise en trois zones, I, II, et III présente des caractéristiques. Pour la zone III, la probabilité de précipitations normales est la plus élevée (0,50), bien que la probabilité de pluies supérieures à la normale soit également significative (0,35). Pour les zones I (le sud-ouest de la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et le nord de la Guinée Conakry) et II (le sud du Tchad), c’est le scénario des pluies normales qui domine (probabilité de 0,40). Pour la zone IV, la tendance normale prédomine (probabilité de 0,45), mais avec un risque de scénario déficitaire à noter (probabilité de 0,30). Pour la zone V, c’est le scénario des pluies normales qui a la plus forte probabilité (0,45), mais avec une tendance déficitaire non négligeable (0,35).
Il est à noter que la forte variabilité des précipitations dans la région peut engendrer des risques avec des effets néfastes tout au long de la saison, notamment sur les biens et les personnes (risques d’inondations), sur les végétaux (invasion de criquets pèlerins) et la santé publique (épidémies de malaria et autres maladies hydriques-choléra).
La température de surface de juillet 2010 comparée à la période de référence 1971-2000 accusait des anomalies positives. Sur l’ouest de la Mauritanie, le nord du Maroc, le Nord-ouest de l’Algérie, le nord de la Tunisie, l’Est de la Libye, le sud de l’Egypte, le Nord-est du Soudan, le centre de l’Afrique sud avec des noyaux de plus de 2 degrés localisés sur le sud de la Namibie, le sud-ouest du Botswana. Dans le même temps, des anomalies de température négative étaient observées sur le Nord-est de la Namibie.
En détail par région, l’on retiendra la poursuite de la hausse des quantités des précipitations au Sahel. Les quantités de précipitations indiquées peuvent aller de 10 mm à environ 100 mm. Cette situation se renforcera surtout dans sud et pourra atteindre des maxima variant de 300 mm à 500 mm surtout sur le sud du Mali, du Burkina Faso et du Tchad. Pendant qu’il y aura une baisse généralisée des précipitations sur le sud des zones cotonnières.
La prédominance d’une forte humidité et d’une forte instabilité conditionnelle concrétisées par le régime de l’indice thermique à 300 hPa maintiendra des fortes précipitations avec des probabilités d’inondations sur les pays de l’Ouest dans le Golfe de Guinée, le sud du Sahel, le nord des pays de l’Afrique centrale et la plupart du Nord des pays de la corne de l’Afrique.
Mohamed Daou