A l’issue de la dixième conférence nationale de l’ADEMA-PASJ, tenue le dimanche dernier à Bamako, le président du parti, M. Dioncounda Traoré et son acolyte Soumeylou Boubèye Maïga, ont créé une atmosphère de confusion à propos de la candidature à la présidence de l’Association des Municipalités du Mali (AMM), de Adama N. Diarra, Boubacar Bh dit Bill et Abdel Kader Sidibé. Les observateurs s’attendaient à ce que la conférence nationale tranche entre ces trois candidats. La triste réalité est que elle n’a pas pu trancher. C’est donc le statu-quo. Adama, Bill et Kader sont tous candidats pour le même poste. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?
Avant la fin des travaux de la conférence qui ne portait même pas dans son ordre du jour le règlement du différend à propos de la candidature au fauteuil du président de l’AMM, des éléments du C.E. ADEMA et surtout de la coordination de la commune II, ont tenté de dissuader Adama N. Diarra et Abdel Kader Sidibé de retirer leur candidature au profit de Boubacar Bah dit Bill. Mais en vain.
ADAMA N. DIARRA : POURQUOI JE NE PEUX PAS RETIRER MA CANDIDATURE
Voici la réponse que Adama N. Diarra a donné : « Je ne peux pas décider de retirer ma candidature car, c’est l’ensemble des maires de Sikasso qui ont porté ma candidature. Je m’en tiens à la décision des maires ». Signalons que les maires de Sikasso qui ont initié la candidature de Adama N. Diarra, proviennent de tous les partis politiques.
Quant au cas Abdel Kader Sidibé, l’homme s’était révolté contre Soumeylou Boubèye Maïga et a failli l’insulter. C’est ainsi que les responsables des coordinations de Bamako et Sikasso ont pris l’engagement de gérer le problème avec les maires de ces localités respectives. En réalité, ils l’ont fait pour calmer la tension entre certains responsables verreux du CE ADEMA d’une part et les candidats Adama N. Diarra et Abdel Kader Sidibé d’autre part.
De sources dignes de foi pensent que les éléments des coordinations concernées ne pourront rien résoudre pour l’avoir tenté auparavant.
DEUX CONTRE UN
Bien avant la tenue de la conférence nationale, le jeudi 25 mars, dans la soirée, les responsables du CE ADEMA ont tenu une réunion pour statuer sur les sanctions à prendre à l’encontre de Abdel Kader Sidibé et Adama N. Diarra taxés d’avoir agi contre la volonté du parti.
En réalité, leur objectif principal était d’exclure Abdel Kader Sidibé et voir autrement le cas Adama N. Diarra. Ils ne se sont pas entendus. Nos sources précisent qu’un juriste parmi eux, en occurrence Me Kassoum Tapo, aurait dit qu’il faudrait attendre la tenue du congrès de l’AMM, prévu les 15 et 16 avril 2010 juste après les journées municipales devant avoir lieu les 13, 14 et 15 avril. Or, après le congrès, le dégât (pour Dioncounda) sera déjà fait, l’objectif des agissements du président Dioncounda étant d’empêcher la candidature de Abdel Kader. Il ne veut voir autre candidat que « Bill« .
De même, « Djo » ou Dioncounda et les sieurs ont peur de se prononcer sur le cas Adama N. Diarra qui a derrière lui la forte section de Sikasso et des maires de plusieurs communes rurales à travers le pays. Si l’affaire ne tenait qu’à la candidature du maire sortant de l’AMM, on allait l’exclure du parti pour résoudre le problème. Mais, cette affaire de l’AMM n’est pas un problème politique, mais bien sûr une question d’intérêt national. C’est ce que le président de l’ADEMA et ses acolytes refusent d’admettre.
Quand Dioncounda Traoré se permet de mentir publiquement, cela n’honore aucunement l’ADEMA, ni le pays car, il demeure le président de l’Assemblée Nationale du Mali.
AMBITION ET CONVOITISE
Le président de l’ADEMA prépare déjà sa candidature pour 2012. C’est dans cette optique qu’il en train de placer ses pions. Et il sait que les maires constituent de grands mobilisateurs. C’est pourquoi, il est en train de remuer ciel et terre pour faire élire « Bill » à la tête de l’Association des Municipalités du Mali doit lui garantir une base solide. D’ores et déjà, il a échoué.
Signalons que Soumeylou Boubèye est un homme qui clignote à droite et vire à gauche. Déjà mal à l’aise dans cette affaire, il ne se sent plus à mesure de continuer et risque de se retirer ou retourner sa veste.
De toute façon, Dioncounda a de la mer à boire et ce problème pourrait causer un préjudice pour le reste de sa carrière politique.
B.S.