La vie politique est particulièrement dominée par les assauts de trois partis politiques considérés par l’opinion publique comme étant les mieux implantés et sur lesquels on doit miser dans les perspectives électorales. On ne peut, en effet leur dénier leur position dominante du jour sur l’échiquier politique national. Mais, sans les autres partis aucun d’entre eux n’arrivera à bont port à l’issue des élections, surtout les présidentielles. Ne dit-on pas qu’on a souvent besoin d’un plus petit que soi?
Ce n’est pas aujourd’hui qu’il va falloir compter avec cela, étant donné que de l’ouverture démocratique à ce jour, aucun parti, même ceux dont des cadres affirment sans se gêner que leur parti peut gérer le pouvoir sans recourir à des cadres d’autres partis ont dû recourir au soutien de plus petits qu’eux pour arriver aux affaires.
La mue du paysage politique se poursuit
Dans ce cas, il faut plus de modestie et de réalisme pour éviter d’être rattrapé par l’histoire. Quoiqu’on dise, le paysage politique poursuit sa mue, et nul ne peut jurer de quoi que ce soit, seulement, chacun a la liberté et même le devoir de rêver, d’avoir des ambitions et de se battre afin de les atteindre.
En effet, nous sommes à une étape du processus démocratique au Mali où il est important que les acteurs politiques parviennent à instaurer d’abord une culture de cohésion dans leurs partis respectifs. Sans cela, nombre de calculs ne résisteraient pas à l’épreuve du temps.
Ainsi, jusqu’à la preuve du contraire, rien n’est constant au sein des partis politiques soumis aux caprices des cadres et militants, mais aussi à l’environnement socio-économique dans lequel nous vivons depuis la hausse du prix du pétrole.
La politique du ventre
Il faut reconnaitre que cette situation joue beaucoup dans les relations et à tous les niveaux. Mais au sein des partis, elle est moins perceptible quand on sait que là, ce sont plutôt les positionnements pour les scrutins à venir et au niveau des instances de nominations et de décisions.
La politique du ventre en somme, est à la mode à un moment où les opposants le sont en général non pas parce qu’ils sont contre les projets, programmes et approches de ceux qui sont au pouvoir, mais simplement parce qu’ils s’insurgent contre certaines frustrations nées de l’impossibilité pour eux d’atteindre des objectifs de promotion dans l’administration publique.
C’est pourquoi beaucoup de gens affirment que l’opposition actuelle est factice. Mais la situation va-t-elle demeurer ainsi? En tout cas, ceux qui disaient qu’ils avaient la nostalgie des moments de turbulence de l’opposition des premières années de l’ouverture démocratique doivent être deçus mais n’ont-ils pas compris que <<tout ce qui est réel est rationnel et que tout ce qui est rationnel est réel>>? Les données changent et ceux qui ne parviendront pas à s’y adapter sont les perdants du moment. Dans ce cas, ils doivent prendre leur mal en patience d’ici des jours meilleurs.
Des équations à résoudre
Mais, au-delà même de l’opposition, puisque l’Adéma et l’URD sont de la mouvance présidentielle, à ce niveau aussi il y a des équations à résoudre et qui, de plus en plus, prennent des tournures inquiétants. En effet, du côté de l’URD, il est posé un problème de leadership, pendant qu’à l’Adéma, par contre, l’heure n’est pas à cette compétition.
On attend sans doute la veille des élections générales pour débattre de certaines questions, en l’occurrence le sempiternel problème de candidatures à l’élection du président de la République. L’heure est plutôt au renouvellement des structures de base du parti dans la perspective du prochain congrès.
Ainsi, on pourrait dire que chaque grand parti est en face des problèmes dont la résolution sera essentielle pour ses perspectives électorales. La force de frappe de chacun d’eux sera déterminante pour l’atteinte des objectifs de conquête ou de reconquête du pouvoir politique en 2012.
Moussa SOW