Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le Groupement Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), a organisé le samedi 27 mars 2010 à l’hôtel Salam de Bamako, la 3ème édition de la journée porte ouverte.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, M. Lassine Bouré, qui avait à ses côtés, le correspondant national de GIABA, M. Sékou Touré, la Directrice Générale Adjointe du GIABA, Dr. Ndèye Elisabeth Diaw.
En effet, le GIABA a été créé par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Il a pour mission : assurer l’adoption de normes de lutte contre la blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en conformité avec les normes et pratiques internationales acceptables. Il vise également à faciliter l’adoption et la mise en œuvre par les Etats membres de mesures contre le Blanchiment d’Argent et le Financement du Terrorisme (BA/FT) en tenant compte des spécificités et des conditions régionales.
Il contribue à offrir un cadre où les membres peuvent discuter des questions d’intérêt régional et partager leurs expériences ; organiser des auto-évaluations et des évaluations mutuelles pour déterminer l’efficacité des mesures adoptées en même temps que leur conformité aux normes internationales acceptables.
Une des missions du GIABA se rapporte à coordonner et fournir un soutien aux Etats membres pour la mise en place et la mise en œuvre de régimes de LBA/CFT et l’application de la législation contre les produits du crime par le moyen de l’assistance juridique mutuelle et aussi pour la création et le maintien de cellules de renseignement.
Les conséquences du blanchissement d’argent et du financement du terrorisme
A l’entame des activités, la Directrice Générale Adjointe du GIABA, Dr. Elisabeth Diaw a donné la définition et la problématique du blanchiment d’argent, du financement du terrorisme et leurs conséquences sur les économies et les citoyens de la sous-région.
Selon elle, le blanchiment d’argent est toute forme de dissimulation de l’origine frauduleuse des fonds ou des revenus afin de pouvoir les investir en toute impunité dans les circuits financiers licites.
Pour sa part, l’assistant de recherche au GIABA, M. Madické Niang a mis un accent particulier sur les 40 + 9 recommandations du GAFI et les régimes LBA/CFT ; son contenu, ses contraintes et ses solutions. M. Modibo Sylla, président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CNTIF-Mali), a fait le bilan de la LBA/LFT au Mali. A ses dires, CNTIF a pour mission :
d’analyser et de traiter les informations contenues dans les déclarations de soupçon reçues des personnes assujetties à la loi du 29/12/2006, afin de déterminer l’origine des transactions ;
d’effectuer ou faire réaliser des études périodiques sur l’évolution des techniques de blanchiment et de financement du terrorisme ;
d’émettre des avis sur la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de lutte anti-blanchiment et de lutte contre le financement du terrorisme ;
de former et sensibiliser les personnes assujetties à la loi du 29/12/2006.
Le bâtonnier intérimaire de l’Ordre des Avocats du Mali, M. Issiaka Sanogo, par rapport au rôle de la société civile et du secteur privé dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme disait que : « Le choix du futur n’est pas anodin car, me semble-t-il, ces segments de notre société, pour percevoir les risques auxquels leurs acteurs sont exposés, se doivent d’avoir profondément conscience du phénomène du blanchiment en maîtrisant le maximum possible ses manifestations multiformes. Pour ce faire, le travail de vulgarisation et de diffusion à l’adresse des professions indépendantes et de la société civile des différents instruments de lutte ainsi que des diverses manifestations et des techniques ».
Pour la circonstance, les participants ont eu le temps de poser des questions, afin d’obtenir des réponses satisfaisantes sur les points leur paraissant obscures. Et les autorités présentes à la cérémonie ont reçu des objets de souvenir de la main de la Directrice Générale Adjointe du GIABA.
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, M. Lassine Bouré, a manifesté toute sa satisfaction par rapport aux différents efforts déployés par le GIABA dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il n’a pas manqué de remercier les membres et les partenaires du GIABA œuvrant dans le sens de la lutte contre le BA/FT.
Quant à la Directrice Générale Adjointe du GIABA, Dr. Elisabeth Diaw, au cours de son allocution disait que : « Le Mali a déployé des efforts considérables dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et a abrité beaucoup de cérémonies dans ce domaine, qui sont entre autres le trafic d’argent, de drogue, d’armes et de personnes. Je tiens à remercier le gouvernement du Mali pour tout son accompagnement ».
Tougouna A. TRAORE