Le Mali a-t-il été toujours mal géré? C’est la question fondamentale qu’on est tenté de poser lorsqu’on se réfère à certaines hypothèses, critiques ou insinuations faites au sujet des entourages des présidents du Mali indépendant.
Ce qui est sûr, c’est qu’aucun pouvoir ne sera d’accord que son entourage est mauvais, puisque chaque fois qu’il fait un tel constat, il n’hésitera pas à opérer un rémaniement ministériel, à moins qu’il ait les mains liées; ce qui est mauvais pour le pouvoir et le pays lui même,donc pour les populations, parce que de nature à compromettre ses intérêts.
Alors s’imposent le pragmatisme et la vigilance pour préserver l’intérêt supérieur de la nation. Malheureusement, on ne peut soutenir que tous les dirigeants ont véritablement usé de ces aspects si essentiels à la bonne gouvernance depuis l’accession du Mali à la souverainété nationale.
Pas de pouvoir parfait
Ainsi, ce ne sont pas les compagnons de feu Modibo Kéïta, paix à son âme, qui reconnaitront que celui-ci fut un moment mal entouré, ni ceux des anciens présidents Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré, encore moins ceux de l’actuel président de la République Amadou Toumani Touré.
Chacun d’eux pense avoir donné le meilleur de lui même pour l’épanouissement du peuple malien. Mais, ce qui est incontestable, c’est que chaque pouvoir, chaque régime a ses hauts et ses bas, ses forces et ses faiblesses, des responsables dans les sérailles dont le comportement ou certains actes posés pourraient être de nature, soit à ternir l’image du pouvoir, soit à freiner certaines allures dans le cadre de la gestion des affaires publiques.
Mais, il n’est pas forcé que de tels actes soient volontairement posés par les intéressés, qu’à cela ne tienne, les préjudices sont entiers tant pour le pouvoir que pour le peuple malien au cas où les accusations s’avéraient. Aussi, qu’on les décèle ou pas, il y a bien des ministres ou conseillers qui, par leurs actes, ne facilitent pas les choses au pouvoir en place.
Des astuces pour déstabiliser?
Au-delà de cette évidence, il y a aussi le fait que tout pouvoir a ses adversaires politiques et qui n’hésitent pas à s’attaquer à son entourage avec l’objectif de déstabiliser l’appareil de l’Etat, voir le pouvoir lui même. On pourrait dire que, dès fois, c’est un emprunt.
En effet, au moment où on combattait le régime du général Moussa Traoré, certains disaient que le chef de l’Etat lui même était bon, mais qu’il était mal entouré. Il s’agit, en fait, d’une astuce politique tendant à semer la confusion dans l’esprit du dirigeant et à l’amener à opérer des changements qui ne sont pas forcément positifs. Bref, la stratégie consite souvent à semer la zizanie pour y tirer profit.
Le devoir de vigilance
Quoiqu’on dise, il y a un devoir de vigilance de la part de tout pouvoir reposant essentiellement sur la capacité à résister à certaines attaques qu’on pourrait assimiler à des provocations et incitations à l’action.
Mais dans la pratique, de façon générale, on décèle ceux qu’on pourrait appeler des mauvais éléments car, autant il n’y a pas de pouvoir parfait, autant il n’existe d’équipe gouvernementale parfaite, qui gagne sur tous les fronts, contrairement à la prétention de certains leaders politiques qui ne rataient aucune occasion pour dire, je cite: « On ne change pas une équipe qui gagne ».
Cela incite souvent à se demander pendant combien de temps une équipe peut-elle être gagnante et par rapport à quoi? Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit ni plus ni moins que de propos d’acteurs politiques jouissant d’une position privilégiée dans l’appareil de l’Etat et sachant bien qu’à ce moment ils ont le dernier mot. Comme on le dit : <<chaque chose en son temps>>.
C’est d’abord par rapport à des idées du genre qu’il faut résister, être vigilant pour ne pas avoir à commettre des erreurs préjudiciables à l’intérêt du peuple. En effet, quoiqu’on dise, il est en train de se creuser un fossé entre ce même peuple et certains acteurs politiques qui donnent l’impression que les données politiques demeurent toujours intactes.
Si c’était le cas, que dire alors du processus de maturation des partis politiques ainsi que des reculs qu’on observe ces dernières années dans les rapports des forces politiques?
En revenant aux équipes gouvernementales, en général, elles ne gagnent que sur certains fronts, mais sur d’autres, c’est parfois l’échec patent. Dans ce cas, il devient important d’avoir le réflexe du changement qualitatif pour être sûr de traduire plus efficacement ses projets et programmes dans les faits et à la satisfaction des populations vis-à-vis desquelles tout pouvoir s’engage au moment des élections à traduire dans les faits certaines préoccupations.
Les récompenses pour les soutiens
Dans le cas du Mali et peut être comme ailleurs, tout pouvoir se sent obligé de considérer certains acteurs politiques ou représentants de la société civile afin de les récompenser pour leur soutien lors des élections. Cela entre dans le cadre de la donne politique.
Cependant, à ce niveau aussi, il faut de la vigilance, car, ce n’est pas n’importe quel cadre qu’on doit nommer. En effet, pour l’atteinte des objectifs, il est nécessaire d’observer un certain nombre de critères de probité morale, de compétence entre autres. Sans cela, nombre d’efforts risquent d’être vains.
Alors, ceux qui ne comblent pas les attentes doivent être remplacés pour plus de lisibilité des efforts. Moussa SOW
Postes électifs: Les raisons de la faible représentativité des femmes
Depuis le lendemain de l’indépendance, des femmes œuvrent pour la participation des femmes aux prises de décisions. Aussi, des associations et ONG œuvrent dans le même sens. Mais, malgré ces efforts, on constate toujours une sous représentativité des femmes aux postes de décisions. Et cela à cause de plusieurs raisons qui peuvent être socio-culturelles ou économiques.
Il faut-il rappeler que dans notre coutume, tout concours pour que l’homme ait la part belle. Même dans les familles, les garçons et les filles ne sont pas traités de la même manière. Ce qui fait que le taux de scolarisation des filles est faible par rapport à celui des garçons.
On doit souligner que dans notre société, la femme est considérée comme un sujet secondaire qui n’a pas droit à la parole, et il faut de la sensibilisation pour renverser cette tendance. Il n’est pas rare d’entendre une femme dissuader une autre par rapport à une prise de décisions avec comme seul argument : « n’oublie pas que tu es une femme« .
Des contraintes
Aussi, à cause de leur statut social, généralement les femmes ne peuvent participer aux activités politiques, lorsqu’on sait qu’elles sont considérées comme les maîtresses de la maison et mettent le maximum de temps à surveiller et éduquer les enfants. Même si ce n’est pas totalement le cas aujourd’hui, ont doit reconnaître que les femmes sont obligées d’être à la maison à partir d’une certaine heure pour éviter les problèmes conjugaux.
Aussi, celles qui parviennent à surmonter ces difficultés sont traitées de tous les maux. Pire, ce sont d’autres femmes qui essayent de monter les parents et époux contre les femmes courageuses en les dissuadant par rapport à leurs engagements aux côtés des hommes pour l’épanouissement de la femme en général.
Discrimination au plan économique
En plus, au niveau des partis politiques, les hommes exploitent ce côté faible pour choisir leurs candidats à l’approche des élections. Sachant bien que les femmes sont économiquement faibles, ils imposent une somme à payer pour tous les candidats. Autrement dit, pour être en bonne position sur les listes de candidatures, il faut d’abord être économiquement fort. Ce seul critère disqualifie la majorité des femmes qui ont l’intention de se présenter comme candidats.
En 2007, selon le bulletin statistique du centre de documentation et d’information sur la femme et l’enfant, on comptait 10 884 élus hommes contre 740 femmes élues. Alors qu’en temps normal, les responsables des formations politiques ne cessent de souligner leur volonté d’oeuvrer pour l’épanouissement de la femme. Pourquoi ne pas soutenir les femmes à être en bonne phase sur les listes de candidatures ?
Ce ne sont pas de femmes compétentes (qui ont la capacité physique et intellectuelle) qui manquent et pourtant au moment de la nomination elles sont discriminées. C’est pourquoi sur 26 membres du gouvernement, on compte 5 femmes et il n’y a pas de femme secrétaire générale au niveau des départements ministériels, parmi les 9 sages de la Cour Constitutionnelle il n’y a que 3 femmes.
Il faut souligner qu’en 2007, il a été procédé à la nomination de 68 hommes contre seulement 10 femmes. En tout cas, personne ne connaît les problèmes des femmes si ce n’est elles-mêmes.
Par ailleurs, on doit noter que la participation des femmes aux activités publiques dépend des plus hautes autorités et des responsables des partis politiques, elles doivent avoir confiance en elles-mêmes pour faire face aux réalités de la société afin de sensibiliser les uns et autres sur la nécessité de leur participation.
Dado CAMARA