La fin du mois d’Août coïncide avec le début du mois de carême. Ce mois de piété est aussi celui au cours duquel les denrées alimentaires sont fortement consommées. Pourtant, cette année, ce mois débutera dans des conditions socio-économiques particulièrement difficiles, en raison de la hausse des prix en particulier des denrées alimentaires depuis celle du prix du pétrole.
Tous les pays sont touchés par le phénomène, parce que nos activités économiques sont toutes liées étroitement aux caprices du prix du pétrole sur le marché mondial. Alors, que faire? Se demandent les populations çà et là.
La nécessité de prendre des mesures complémentaires
Il appartient au gouvernement, en cette circonstance douloureuse, de tout mettre en œuvre pour atténuer les souffrances des consommateurs. Cela n’est possible qu’à travers des mesures qui sont d’ailleurs en cours depuis le mois de Mai 2008. Mais, au regard de l’ampleur du problème, des mesures complémentaires s’imposent et selon certaines sources, on n’attend plus que la prise du décret d’application de ces mesures.
Cette fois-ci, les consommateurs souhaitent ardemment que la rigueur soit de mise en terme d’accompagnement du décret d’application de ces mesures. Cela parce que le mois de carême a toujours revêtu un caractère spécial pour les Maliens, la majorité de la population étant musulmane.
Les subventions
L’alternative proposée par les pouvoirs publics un peu partout sur le continent pour faire face aux conséquences de la hausse vertigineuse des prix est la subvention des produits de consommation courante comme le riz, le lait, l’huile. Le Mali n’a pas fait exception à cela, puisque les premières mesures prises sont antérieures au mois de carême.
Qu’à cela ne tienne, des mesures supplémentaires ont été prises afin de contribuer à faire baisser davantage les prix. Elles concernent le lait et l’huile, celles relatives l’exonération du riz se poursuivant tout le long du mois de carême. Malgré ces efforts forts appréciables déployés par le gouvernement, des difficultés persistent.
En effet, on ne cesse de se plaindre de la très faible lisibilité des subventions sur le riz. C’est pourquoi depuis le début de ce processus, on ne cesse de chercher vainement le riz subventionné qui est moins cher, pas de très bonne qualité, mais qui fait l’affaire du Malien moyen, des familles nombreuses, bref du plus grand nombre.
Problématique de la lisibilité des exonérations
C’est pourquoi depuis un bon moment, au sein de la population générale, on se demande ce que les commerçants ayant bénéficié de l’exonération font avec ce riz qu’ils ne mangent d’ailleurs pas. Le constat révoltant est que le même riz est non seulement une denrée rare sur le marché, mais il est aussi vendu plus cher aux consommateurs.
Dès lors, il ne fait pas de doute qu’il y a problèmes. Dans ce cas, à qui la faute? C’est le gouvernement qui est indexé et interpellé en premier lieu, afin qu’il mette tout en œuvre pour que les consommateurs ressentent l’impact des subventions accordées aux opérateurs économiques. Cela pose du coup la problématique du contrôle du marché dans le Mali démocratique.
Les réalités du Marché
L’une des difficultés des autorités et des populations est relative au contrôle des prix sur le marché malien. On pourrait dire qu’il y a une libre fixation des prix à l’exception de ceux de certains produits fixés officiellement et régulièrement diffusés à travers les médias d’Etat.
A ce jour, aucun pouvoir du Mali démocratique n’a pu contraindre les opérateurs économiques à respecter les prix fixés par l’Etat. Tous s’accordent à dire que, dans un contexte de libéralisme économique, il est difficile d’exercer un contrôle efficace des prix sur le marché.
Cette situation fait peur à plus d’un à un moment où le pouvoir d’achat des populations s’amenuise. C’est pourquoi les attentes des populations sont de plus en plus grandes vis-à-vis du gouvernement. Dès fois, on a l’impression que certains minimisent le efforts de subvention qui se chiffrent à des milliards pour le Trésor public.
Moussa SOW