Dans les Facultés de l’Université de Bamako ainsi que dans les Instituts et les grandes écoles, une nouvelle mafia financière s’est organisée autour des cours dispensés et l’encadrement des étudiants terminalistes.
Des professeurs avec la complicité de certains cadres de l’administration universitaire et du ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique sont au centre de cette organisation occulte dans le seul but de pallier les maigres ressources de l’Etat.
Des chiffres
Au titre de l’année universitaire 2007-2008, il a été payé aux professeurs de l’IUG 82 597 500 F rien que pour les heures supplémentaires et l’encadrement des étudiants terminalistes, 92 220 000 F CFA à la FMPOS, 309 738 000 F aux professeurs de la FLASH, 220 040 000 F CFA à ceux de la FAST, 4 840 000 F CFA à la FAST (CY-CRT), 117 780 000 F CFA à la FSEG, soit au total : 826 215 500 F CFA.
Pour les grandes écoles comme l’IPR de Katibougou, l’ENI, l’ENSUP, au total, 120 415 687 F CFA ont été payés aux profeseurs. La somme globale payée aux professeurs des différentes Facultés de l’Université de Bamako ainsi qu’aux grandes écoles et instituts s’élève à 946 631 187 F CFA. Ce sont ces mêmes professeurs qui passent toute l’année à pleurnicher pour faire croire à l’opinion qu’ils sont les damnés de la République.
Et il faut bien préciser qu’il ne s’agit ici que d’heures supplémentaires et les émoluments dus à l’encadrement des étudiants en fin de cycle sans compter leurs salaires qui ne sont jamais en retard.
Le rectorat et les efforts consentis par l’etat
A la date du 1er juillet 2008, le Chef de Service Finances du Rectorat de l’Université de Bamako, dans une note technique, a fait ressortir clairement les efforts consentis par l’Etat malien dans le paiement des heures supplémentaires aux professeurs ainsi que les frais d’encadrement des étudiants terminalistes.
A part, la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP), où les cours n’ont pas véritablement commencé, les quatre autres facultés de l’université de Bamako sont concernées par le phénomène.
L’Institut Universitaire de Gestion (IUG) fait également partie du lot. Par exemple à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie (FMPOS) pour le 1er trimestre, 17 100 000 F CFA, au 2ème trimestre, ils ont perçu 20 520 000 F CFA pour les heures supplémentaires. Pour l’encadrement des étudiants terminalistes, les mêmes enseignants ont eu 27 300 000 F CFA au 1er trimestre, 27 300 000 F CFA également au second trimestre et la même somme au 3ème trimestre.
A la Faculté des Lettres, Langues, Art et Sciences Humaines (FLASH), 58 539 000 F CFA ont été versés aux professeurs pour le paiement des heures supplémentaires au titre du 1er trimestre, la même somme au second trimestre. Pour l’encadrement des étudiants terminalistes, les professeurs de la FLASH ont perçu 96 330 000 F CFA/trimestre.
A la Faculté des Sciences et Techniques (FAST), 73 264 500 F ont été versés pour le paiement des heures supplémentaires au 1er trimestre et 61 048 750 F au second trimestre. Pour l’encadrement des étudiants terminalistes, l’Etat a versé aux professeurs de la FAST 8 226 000 F/trimestre.
A la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG) 27 270 000 F ont été versés par le paiement des heures supplémentaires des professeurs au 1er trimestre et le même montant au 2ème trimestre. L’encadrement des étudiants terminalistes a coûté au contribuable 31 620 000 au 1er trimestre et le même montant au second trimestre.
En résumé, l’IUG a perçu 825 970 500 F, la FMPOS : 92 220 000 F, la FLASH : 309 738 000 F, la FAST : 220 040 000 F, la FSEG : 117 780 000 F CFA. l’IPR : 4 823 000 F CFA, l’ENI pour le 1er trimestre : 31 032 187, l’ENSUP, 1er et 2ème trimestre 53 253 400 F.
Il faut noter bien que ce n’est pas tout, certaines situations et autres avantages sont en cours de traitement. Les professeurs sont-ils vraiment les damnés de la Républiques ?
Daba Balla KEITA