Le ministre de la Santé et des services humains des Etats-Unis d’Amérique M. Mike Leavitt, accompagné d’une délégation de hauts responsables comme Dr. Julie Gerberding, directrice du centre de contrôle et de prévention des maladies du ministère de la Santé et des services humains et l’Amiral Tim Ziemer, coordinateur de l’initiative présidentielle de lutte contre le paludisme, a effectué une visite dans notre pays le vendredi 15 août 2008.
L’objectif de cette visite était d’évaluer les efforts entrepris par le Mali dans la lutte contre le paludisme.
Visite du cité de pulvérisation
Pour cela, le ministre américain de la Santé et sa délégation, le directeur de l’OMS pour l’Afrique M. Louis Gomes Sambo, la représentante de l’OMS au Mali, le ministre malien de la Santé, se sont rendus à Koulikoro pour s’enquérir de l’état d’avancement du projet de pulvérisation intra domiciliaire, un moyen de prévention contre le paludisme, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative présidentielle de lutte contre le paludisme.
Cette pulvérisation permet de protéger toute la population, empêche la prolifération, débarrasse le milieu familial des moustiques (anophèle femmelle) et renforce les moyens de protection contre le paludisme : distribution du moustiquaires imprégnées, utilisation de la SP chez les femmes enceintes. En plus, cette pulvérisation intra domiciliaire va permettre de réduire de 50% le taux de mortalité due au paludisme.
C’est depuis le 16 juillet 2008 qu’il y a eu le démarrage du projet pilote des activités de pulvérisation à Koulikoro et à Bla par RTI international.
Et ces activités couvriront 280 000 habitants à Bla et 185 000 habitants du cercle de Koulikoro. C’est à Koulikoro que les deux ministres, les représentants de l’OMS et leur suite ont visité le magasin du projet de pulvérisation avant de se rendre dans la famille Bassoumana Koné où les deux ont assisté à la pulvérisation des différentes chambres. Ils ont aussi visité l’aire de lavage du cercle de Koulikoro.
Après la pulvérisation de la famille, le ministre de la Santé et des services humains des Etats-Unis d’Amérique a souligné que l’initiative présidentielle est très importante parce que les Etats-Unis sont un pays ami du Mali, plusieurs enfants meurent à cause du paludisme. A travers cette initiative, ils comptent réduire de 50%, le taux de mortalité dû au paludisme.
A en croire le ministre américain de la Santé, ils sont très heureux d’être le partenaire du Mali. Quant au coordinateur de l’initiative présidentielle de lutte contre le paludisme, il a remercié pour l’accueil et l’implication des chefs de familles qui ont adhéré au projet de pulvérisation.
Visite de laboratoire
Dans l’après-midi, le ministre malien de la Santé et ses hôtes se sont rendus au centre de recherche et de formation contre le paludisme de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie et au Centre de Contrôle et de Prévision des Maladies (CDC) pour la visite des laboratoires de recherche, avant d’échanger avec les chercheurs et des étudiants.
Ce centre a été initié en 1989 dans le cadre d’un effort de collaboration entre le personnel de ladite faculté (ancienne école de Médecine, de Pharmacie) et l’Institut National de la Santé des Etats-Unis d’Amérique avec le soutien du programme de partenariat de la Fondation Rockefeller et de l’OMS.
Le CDC qui a initialement commencé à travailler au Mali en 1995 avec le financement de l’USAID pour la survie de l’enfant, opère actuellement avec la cellule de la coordination du comité sectoriel de lutte contre le sida du ministère de la Santé.
La visite des laboratoires a été suivie par la rencontre avec les chercheurs et les étudiants de ladite faculté. Une occasion pour le doyen de la faculté de rappeler que sa faculté compte actuellement 5 600 étudiants et 153 enseignants alors qu’elle a démarré en 1968 avec 20 étudiants et 6 enseignants. Selon le doyen, sa faculté compte trois groupes de recherches mais que celui de la recherche sur le paludisme est le pionnier.
Il a par ailleurs souligné que la faculté ne fait pas seulement la recherche fondamentale, mais aussi la recherche appliquée. A la faculté, leur recherche est formative. Pour lui, à travers leur recherche, la faculté donne des conseils par rapport à la méthode de traitement. Selon lui, les autres font de la recherche basique contre les infections.
Le centre de recherche sur le paludisme, un centre d’excellence
Dans son intervention, le ministre de la Santé du Mali a souligné que le centre de recherche sur le paludisme est un centre d’excellence. Ainsi, il a remercié les Etats-Unis d’Amérique pour leur apport à la recherche. Il a par ailleurs invité l’ensemble des acteurs de la recherche à s’impliquer davantage pour que notre pays continue à bénéficier de la confiance de la communauté internationale.
Quant au ministre américain de la Santé, il s’est dit très impressionné par ce qu’il a vu. Pour lui, les investissements pour lutter contre le paludisme sont importants pour eux parce que les Etats-Unis sont un pays ami du Mali. Aussi, parce que quand ils viennent dans un Mali infectieux, selon lui, ils sont dans le même bateau.
Dans son intervention, le Directeur Général de l’Afrique a salué le partenariat Etats-Unis d’Amérique et Afrique, USA-Mali dans la lutte contre les maladies. Car, selon lui, pour le développement de la santé, il est important de mettre un accent sur la recherche. Par ailleurs, il a souhaité que les efforts vont permettre d’atteindre les résultats probants, avant de féliciter l’ensemble des acteurs et le gouvernement pour les efforts à la recherche.
Dans les différentes interventions, il a été question de contributions. Ainsi, des chercheurs ont sollicité le soutien pour la formation des ressources humaines pour être au rendez-vous des Objectifs du Millénaire pour le Développement par rapport à la santé de la mère et de l’enfant ; à la santé mentale.
A la question de savoir si le ministre américain est satisfait de la visite et si le coordinateur de l’initiative peut dire que le Mali est bien parti, le ministre américain a souligné que le paludisme doit continuer à être une priorité et un accent doit être mis sur la prévention. Selon lui, le programme de recherche sur le paludisme est un actif pour le Mali, les USA et le monde.
Pour le coordinateur de l’initiative présidentielle, c’est sa 2ème visite au Mali, ce qu’il a vu est encourageant. Mais pour ce qui est de l’évaluation, il trouve qu’il est tôt de juger car, le projet doit s’étendre sur trois ans et on est juste à la première année.
Dado CAMARA