En matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière, les observateurs estiment que la forte implication de la société civile constitue un rapport capital. Cette remarque n’a pas échappé au bureau du Vérificateur général et depuis lors, le Vérificateur associe la société civile malienne en l’informant du contenu de son rapport.
En effet, Sidi Sossoh Diarra et son équipe ont remis, le 8 août dernier, le rapport annuel de 2007 à la coalition nationale de la société civile au Mali en lui expliquant le dispositif mis en place par l’institution pour l’amélioration de vérification de la gestion des ressources publiques. Troisième rapport de l’institution, il est à noter que c’est la toute première fois que le bureau du Vérificateur général remet solennellement son rapport à la société civile, histoire de coordonner leur vision sur les questions de développement du pays, notamment par la bonne gouvernance.
Ce troisième rapport du bureau du vérificateur constitue une synthèse de 33 missions de vérifications dont 14 vérifications de performance. Les vérifications financières ont révélé un manque à gagner d’environ 20 milliards de F Cfa, manque à gagner imputable à la fraude et à la mauvaise gestion. La force dissuasive du bureau du vérificateur, constatée à l’issue de quatre années d’existence, semble avoir eu une influence positive sur le comportement des agents des services publics. Autorité indépendante chargée d’évaluer les politiques publiques à travers un contrôle de performance et de qualité des services et organismes publics, le Vérificateur est également compétent pour contrôler la régularité et la sincérité des opérations de recettes et de dépenses effectuées par les institutions de la République, les administrations d’Etat, les Collectivités territoriales, les établissements publics ou tout autre organisme bénéficiant du concours financier de l’Etat ; de proposer aux autorités publiques les mesures et actions propres à assurer une meilleure adéquation du coût et du rendement des services publics.
Sidi Sossoh Diarra a souligné que le plan opérationnel du bureau, déjà validé, accorde une importance accrue à une collaboration avec la société civile. «Je veillerai personnellement à ce que ce partenariat obéisse à des objectifs et à des activités réalistes et mesurables car je suis conscient que la pérennité du bureau dépend en grande partie du degré auquel nous vous informons, vous consultons et vous mettons à contribution» a déclaré Sidi Sossoh Diarra à l’endroit des responsables de la société civile. Dans un langage cordial et franc, il a indiqué que la vérification de performance retiendra aussi l’attention du bureau notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire, etc., des secteurs où excellent les responsables de la société civile (la gestion des ONG).
Seydou Coulibaly