On s’était surpris à y croire. On avait franchement été heureux au soir de la passation du témoin entre le colonel Ely Ould Mohamed Vall et le civil Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Et ce qui s’est passé avant hier en Mauritanie a pris l’allure d’un rêve brisé. Et plus objectivement a donné, comme nous le titrions hier , la preuve d’un recul démocratique.
Pour la plupart des africains la conjonction politique dans ce pays ami et frère était acquise, il ne restait plus qu’à établir celle économique à laquelle était, du reste, disposée les Partenaires Techniques et Financiers.
Et puis, et puis… le Désastre!
Les querelles de leadership au sein du landerneau politique, les volontés d’instrumentalisation de la « nomenklatura » militaire , les appétits liés à l’exploitation pétrolière et autres richesses du pays ont eu raison d’une démocratie pourtant prometteuse.
En Mauritanie , il y a eu un recul grave de la démocratie . Le coup d’Etat ne concernait pas un putschiste chassant un dictateur. C’est un président démocratiquement élu qui a été évincé!
C’est l’image rétrograde, d’hommes plus soucieux de leur confort et de leur prébende que de leur pays, que l’Afrique livre à la communauté internationale.
Oui il s’agit bien de l’Afrique et de son ancrage démocratique.
Et les condamnations de pure forme de l’Union Africaine ne nous satisfont pas !
Et les indignations de l’O.N.U ont montré leurs limites!
Et la non assistance à démocratie en danger est un crime contre l’humanité!
Il est temps que l’Afrique progressiste se donne les moyens, de véritables moyens, de prémunir le continent des indignités, des aventures et des aventuriers et pour cela sortir du cycle « des caresses sur la joue ». Du Kenya au Zimbabwe en passant par la Mauritanie.
Les putschistes promettent d’organiser des élections dans deux mois pour élire, s’ils y arrivent, un nouveau président. Il sera exigé de celui-ci d’être manipulable, contrôlable, docile , sourd , muet et aveugle. En somme un fantoche.
La République Islamique de Mauritanie ne s’y résoudra jamais.
S. El Moctar Kounta