«Signé coton», tel est le cri de cœur lancé par Mme Traoré Mariam Cissé Directrice de TISSAFRIC lors de l’atelier sur le coton dont le thème porte sur «la femme dans la filière coton, évolution de la cotonnade». La cérémonie d’ouverture de cet atelier de trois jours a été présidée par le secrétaire général du ministère du tourisme et de l’artisanat.
Le Mali est le 2e producteur de coton en Afrique après l’Egypte. En effet, avec une production annuelle estimée à 500 000 tonnes par an, le coton contribue à plus de 40 % du PIB de notre pays et nourrit plus de 3 millions de Maliens. Cependant la filière coton reste malade avec moins de 2% du coton transformé au Mali et à cause des subventions agricoles accordées par les grandes puissances occidentales à leurs paysans. Ce qui fait que le Mali ne profite pas de la richesse du coton.
Pour trouver une alternative à cet état de choses, Mme Traoré Mariam Cissé promotrice de TISSAFRIC, un atelier de fabrication de bandes de tissus, a organisé le présent séminaire à l’intention des professionnelles de la filière coton avec comme thème : «la femme dans la filière coton, évolution de la cotonnade». L’objectif de cet atelier est de pouvoir transcender la tendance actuelle par la multiplication d’une telle initiative.
Durant trois jours, les participantes vont débattre les problèmes pratiques liés à la filière coton sous tous ses aspects afin de trouver des stratégies pour les projets futurs. Dans son intervention à la cérémonie d’ouverture, le secrétaire général du ministère du tourisme et de l’artisanat dira : «parler de coton, c’est parler de l’économie malienne.
Et c’est nous Maliens qui décidons par notre consommation d’accorder de la valeur à notre production», a-t-il ajouté. Quant à Mme Traoré Mariam Cissé Directrice de TISSAFRIC, elle a invité ses sœurs à contribuer aux débats avec leurs expertises dans le domaine pour son enrichissement. «Ce n’est pas une affaire d’intellectuelles, vous devez donner vos propres expériences du domaine», a-t-elle souligné.
Paraphrasant Amadou Hampâté Bâ, elle dira encore : «les métiers artisanaux traditionnels revêtent un caractère sacré ou occulte parce qu’il s’agit d’insuffler vie à la matière et de la transformer, chaque chose étant considérée comme vivante. L’artisan poursuit donc l’œuvre de Dieu».
Notons que TISSAFRIC a été créée en 1996 à Dakar et est spécialisée dans la production de pagnes tissés de type amélioré : des bandes d’étoffe à grande largeur (1,50m). Ce qui est une innovation de taille car les produits habituels de cette activité ne dépassaient pas 0,25m.
TISSAFRIC propose également des bandes de tissus qui peuvent être utilisés dans tous les domaines comme l’ameublement, le linge de maison, l’habillement. Les tissus ayant toujours un nom d’inspiration personnelle ou typique d’une région africaine donnée, TISSAFRIC s’explique par «tiss» pour tissage et Afric pour Afrique.
Cet atelier se tient au moment où les négociations battent leur plein à Genève à propos des subventions agricoles. Le rôle des femmes pourrait t-elle être une alternative efficace aux problèmes que connait la filière coton en Afrique sans une prise de conscience de la part de nous Africains à comprendre les enjeux de l’économie mondiale et à vouloir consommer ce que nous produisons ? «
Sidi Modibo Sagara