Le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’Apprentissage (Fafpa) a fait l’objet d’une vérification du Bureau du Vérificateur Général. Le dernier rapport est assez édifiant sur la gestion faite de cette structure par sa Directrice générale, Mme Dembélé Hawa Sow Cissé. Comme on le sait aucune entité ne peut se targuer de la tolérance zéro, après le passage de Sidi Sosso Diarra. Mais le Fafpa, sous réserve de quelques réglages se porterait mieux. Reste à prendre en compte les recommandations émises par le Vérificateur Général.
Le Fafpa a pour objectif de contribuer à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de formation continue. Il fait donc face au défi de productivité, de rentabilité et de compétitivité, contribuant ainsi à la croissance et à la réduction de la pauvreté. Son crédo est à cet effet, la mise à disposition de main d’œuvre qualifiée, en phase avec le développement technique et technologique.
C’est en 2008, que Mme Dembélé Hawa Sow Cissé y est arrivée en tant que Directrice générale, est dès lors s’attèle à l’atteinte des objectifs assignés à ce fonds, se rapprochant d’avantage des bénéficiaires. Courant 2009, le Bureau du Vérificateur général y a procédé à une vérification de performance et financière.
Au niveau de la division formation professionnelle continue, sur 51 dossiers demandés par le vérificateur, 25 dossiers ont été remis à la mission, soit un taux de 49%. Ce qui dénote de l’apprentissage de la bonne gouvernance et des efforts réels à consentir pour les années à venir. Quant à la division formation professionnelle qualifiante et par apprentissage, sur les 51 dossiers demandés, 40 dossiers ont été remis à la mission, soit un taux de 78%. La division administrative et financière et l’Agence Comptable ont fourni plus de 70 dossiers sur les 102 demandés, soit 69%. La tendance est à l’amélioration et dans les mois à venir, au perfectionnement. La Directrice générale, Mme Dembélé Hawa Sow Cissé en est consciente et n’attend rien pour prendre le taureau par les cornes.
Des reformes majeures en perspectives
Les vérifications ont été financière et de performance pour les exercices 2006, 2007 et 2008. Or en 2009, le Fonds a entrepris des reformes. Le passage de la mission de vérification a été, à cet effet perçu comme un renforcement qui confirmait que la nouvelle dynamique entreprise par le Fafpa était un pas dans la bonne direction, de sortes que plusieurs observations formulées sur la période sous revue (2006-2008) étaient déjà corrigées. Dans cette rubrique figure les mesures correctives en cours depuis 2007, de l’insuffisance relever par la mission de vérification en matière de recouvrement et de mobilisation de la TFP qui a engendré un manque à gagner au Fafpa de 1,2 milliards de FCFA. Cette démarche a abouti à l’interconnexion du Fafpa au réseau informatique de la Direction Générale des Impôts.
En définitive, la tâche de l’agent des Impôts s’en retrouve beaucoup plus aisée parce qu’il aura toutes les informations en temps réel et aura la possibilité d’orienter les actions des agents de poursuites des impôts sur les contribuables débiteurs. Les dossiers n’ayant pas pu être remis au BVG serait dû à l’absence de cadre propice à l’archivage et à la sécurisation des documents, comme d’ailleurs signalé par le BVG. Face à l’étroitesse des locaux du Fafpa, la direction générale avec l’appui du Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle a identifié un nouveau site sis à Sotuba.
Le rapport estime que, dans le cadre de la passation des marchés, les achats répondent à des besoins réels exprimés par les services et son inférieur au plafond réglementaire, les caractéristiques techniques des acquisitions sont systématiquement spécifiées dans le dossier d’appel d’offres. Le Fafpa a élaboré un plan annuel de passation de marchés, a passé des marchés par appels d’offres ouverts et a respecté les critères de sélection des fournisseurs. Toujours, selon le rapport, l’analyse de la situation des réalisations du Fafpa de 2006 à 2008 fait ressortir une augmentation globale au niveau de l’exécution technique des activités du Fonds. En revanche, le BVG estime que les organes d’administration du Fafpa ne fonctionnent ni correctement, ni régulièrement. Par ailleurs, le rapport 2009 du BVG établit que le Fafpa ne dispose pas de référentiel pour la détermination des coûts, et pourtant dans le cadre de la formation professionnelle par apprentissage de type dual, le coût de formation est déterminé de façon consensuelle lors d’un atelier organisé, par la direction nationale de la formation professionnelle (Dnfp) et qui regroupe des structures du Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (Fafpa, Anpe, Apej), les centres de formation et les organisations professionnelles d’artisans (OPA). Ce coût moyen, établi sur la base du programme de formation est donné par corps de métier, par niveau de formation et par localité. Mieux le fonds, la direction nationale de la formation professionnelle a entrepris la révision de ces programmes de formation, afin de l’adapter aux réalités de notre marché.
Ce rapport doit être une preuve complémentaire de motivation de la direction du Fafpa pour continuer sa lutte pour la formation et l’appui des entreprises maliennes, en main d’œuvre qualifiée, conformément aux objectifs à lui assignés par le gouvernement de la République du Mali.
B. Daou