Annoncée à grand renfort de publicité, la 3e licence tarde à se concrétiser. Le ver semble rentrer dans le fruit. C’est en novembre 2013 qu’Apollinaire Compaoré s’est acquitté du reliquat des 55,1milliards de F CFA représentant le prix d’adjudication de la 3e licence de téléphonie mobile qui lui a été attribuée en juin 2013 pendant la transition. Il lui a fallu 5 mois pour se mettre à jour.
Depuis le paiement du prix de la licence, le citoyen lambda ne voit rien se concrétiser en matière d’opération d’installation d’Alpha Télécom (Atel-SA), le nom commercial donné au détenteur de la 3e licence. Au mois de janvier dernier, le promoteur Apollinaire Compaoré avait fait la lumière sur le processus de mise en place des structures d’Atel-SA aux relents propagandistes annonçant qu’une équipe technique est arrivée à Bamako et qu’elle a rencontré les responsables de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications/Tic et des postes (ARMTP) et que des sites étaient déjà identifiés.
Ses émissaires avaient même distillé des informations tendant à faire croire que les travaux de fouille à l’intérieur de Bamako jusqu’à l’aéroport international de Bamako-Sénou sont l’œuvre d’Atel-SA. Faux, nous a-t-on fait comprendre un expert en télécommunication selon lequel, » les travaux en question appartiennent à une société de télécommunication de la place qui est en train d’étendre son réseau de fibre optique « . Les mêmes éclaireurs annonçaient d’autres éclaircissements à travers un point de presse. Depuis lors, plus rien n’a filtré sur cette affaire dans laquelle seuls les initiés y comprennent quelque chose.
A la recherche d’un partenaire malien
Apollinaire Compaoré est encore à la recherche d’un partenaire malien après son coup fourré contre Cessé Komé son partenaire du groupement Planor-Afrique-Monaco Télécom Cessé Tecknotelecom-SA, à qui il a fauché l’herbe sous les pieds pour prendre seul le capital de la 3e licence. L’attributaire de la 3e licence ne sait plus apparemment où donner de la tête. Pour certains proches du dossier, il est en perte de vitesse à cause de la peur qui le tétanise que la licence lui serait tôt ou tard retirée. A ajouter à tout cela la frilosité des banques à accorder du crédit à son projet. C’est vrai que des banques l’ont aidé à boucler l’achat de la licence. Mais comme l’argent n’aime pas le bruit et que les banquiers sont de nature prudents dans le financement des investissements, ceux-ci ne sont plus chauds à accompagner Apollinaire Compaoré dans son aventure.
Le rapport 2012 du Bureau du Vérificateur général (BVG) a mis les pieds dans les plats en faisant des révélations sur les conditions scabreuses de l’attribution de la 3e licence. Des accusations de favoritisme, de pots-de-vin, de violation du code des marchés publics, de concussion, entre autres sont portées contre le processus d’attribution de la 3 e licence avec en toile de fond l’implication des autorités de la Transition.
Le PDG de Planor Afrique s’est retourné récemment vers le richissime homme d’affaires malien Babou Yara. Le rapprochement avec ce dernier proche du pouvoir IBK dont il se dit ami personnel, visait à lui faire un passe-droit pour lui ouvrir des portes mais aussi servir de bouclier contre les poursuites judiciaires et autres désagréments qui lui guettent dans cette affaire qui sent du roussi.
Aux dernières nouvelles, Babou Yara a gentiment, mais fermement décliné la proposition qui consistait à prendre une part dans le capital d’Atel-SA. Il en aurait été dissuadé par des gens expérimentés et même par des proches du pouvoir. Les explorations visant à s’allier un autre partenaire lourd et dynamique se poursuivent encore.
Abdrahamane Dicko