Notre consoeur Hélène Diarra vient de recevoir le prix feu Moulaye Haïdara pour l’environnement. La comédienne qui n’est plus à présenter, est médaillée du mérite et chevalier de l’ordre National. Elle s’est prêtée à nos questions.
Vous avez reçu cette année, le prix de la meilleure comédienne de l’année et on vient de vous attribuer le prix feu Moulaye Haïdara pour l’environnement. Quel effet cela vous fait ?
En effet, ce prix m’a été décerné dans le cadre de la quinzaine de l’environnement qu’organise le Ministère de l’environnement chaque année. Parce que j’ai aménagé le pourtour des 80 logements en plantant 265 pieds d’arbres.
J’ai obtenu aussi le prix de la meilleure comédienne de l’année, suite à un concours sous régional de comédie organisé par OTIZ communication, une agence de communication de Bamako. Ces prix me font chaud au cœur et m’encouragent. J’éprouve un sentiment de reconnaissance. Et je me dis que je ne travaille pas pour rien.
Vous animez des émissions sur l’environnement ?
En fait, je suis comédienne, assistante de presse et de réalisation à l’ORTM, où je travaille en même temps à la radio et à la télé. A la télé j’anime tous les mercredi à midi 15, une émission qui s’appelle « bè kunko don » sur l’environnement. Au paravant, j’animais une autre émission sur notre environnement qui s’appelait « Nin bè tiogo di ? »
Pourquoi l’environnement ?
J’aime les arbres et je suis passionnée par la verdure. Je tiens à un environnement sain car il y va de la santé des gens. Nous vivons aux 80 logements et qui dit 80 logements dit 80 familles, et qui dit 80 familles parle de centaines de personnes. Par ailleurs, les gens sont ensemble avec leurs caractères, leurs comportements. Avec des gens de bonne volonté, nous avons déblayé les alentours des 80 logements, ramassé les ordures et planté les 265 pieds d’arbre.
Qui a financé l’achat des arbres et comment les entretenez vous ?
L’entretien des arbres est très difficile. Grâce à Dieu, ils ont poussé aujourd’hui. J’ai fait des quêtes au niveau des 80 logements et en dehors des 80 logements. C’est l’occasion de remercier Mamadou Bengaly et sa femme Badialo, qui ne voulaient pas que mes efforts tombent à l’eau. Non seulement le couple a contribué à l’achat des arbres mais aussi à leur entretien. Il versaient chaque mois, 25.000f pour les arroseurs. Je remercie également tous les habitants des 80 logements qui nous ont aidés.
Que faites vous à la radio ?
C’est en 1991 que je suis venue à l’ORTM à la radio après avoir travaillé pendant 10ans au Groupe dramatique. J’y ai d’abord animé un magazine culturel et une émission « nostalgie » qui n’existent plus. Après le décès de Hinda Coulibaly j’ai été chargée de passer les avis et communiqués en Bamanan. Récemment, Sidi Diawara qui s’occupait de l’émission « connaissance du mali » à la radio est allé à la retraite et je l’ai remplacé pour l’émission.
Vous faites aussi du théâtre et du cinéma ?
C’est vrai. ? J’ai d’abord commencé avec le théâtre avant d’enchaîner avec le cinéma. Actuellement je concilie radio, cinéma et théâtre. J’ai tourné dans presque tous les grands films maliens. En dehors du Mali, j’ai travaillé avec Sembene Ousmane dans son dernier film Moladé. Je travaille aussi avec des réalisateurs burkinabés.
Quels personnages vous plaît-il parmi les rôles que vous interprétez ?
Le rôle des vieilles personnes. Quand j’étais en formation à l’INA, j’ai interprété le rôle d’une vieille dans le « Gouverneur de la Rosée » et c’est de là) qu’est parti le rôle de la vieille que je joue dans « Bouramousso diougou », le rôle de maman. Cela ne veut pas dire que je ne joue pas d’autres rôles. Celui-ci me plaît parce que j’ai été élevée par ma grand-mère et je côtoie les grandes personnes.
Quelles difficultés êtes-vous confrontée
Au début de ma carrière, c’était difficile. Car être femme évoluant dans le théâtre était mal vu. Aujourd’hui, les mentalités ont changé positivement. Je crois que les gens ont compris le bien fondé de ce que notre profession. A travers, nos sketches et activités de la sensibilisation de la société.
Quelles sont vos ambitions ?
Au niveau des 80 logements, les enfants n’ont pas de lieu approprié pour s’amuser. En fait, il s’amusent entre les voitures, se faufilent entre eux pour jouer au ballon et c’est très imprudent et dangereux. Je passe le temps à les chasser. Ils ne comprennent pas et certains parents de leur côté, pensent que c’est de la méchanceté. Ce problème me préoccupe particulièrement. Il y a un espace derrière les 80 logements que je souhaite aménager pour eux.
J’appelle les gens de bonne volonté à nous aider à réaliser ce rêve. Par ailleurs, je demande au bon Dieu de m’accorder longue vie afin que je puisse continuer à faire plaisir à mes fans. Et je souhaite que les femmes s’investissent pour vivre dans un environnement sain.
Votre mot de la fin ?
Je souhaite que les gens comprennent que médecin, juge, comédien ou autre, chacun a sa contribution à apporter à la société. Que Dieu nous donne longue vie afin de pouvoir continuer ce que nous faisons.
Aminata Mariko, BamaNet