Les filles-propriétaires de Jakarta ne sont pas heureuses comme l’on est tenté de le croire. Après les calamités routières dont elles sont souvent victimes, elles sont aussi la cible privilégiée des voleurs à l’arrachée sur nos différents axes routiers. Tel que le trajet Tour de l’Afrique-Agence BDM.SA de Sogoniko en Commune VI du district de Bamako qui se transforme de plus en plus en un couloir infernal pour les usagers au féminin.
Anta Sangaré, domiciliée à Faladié est l’une des victimes. Dans la soirée du mercredi 26 mars dernier, entre 21 heures et 22 heures, celle-ci rentrait dans sa famille. Elle était sur sa moto Jakarta, le téléphone portable suspendu au guidon. Elle s’attendait à tout sauf à une attaque sur une route trop mouvementée. C’est à ce moment précis que deux jeunes hommes sur une Jakarta se dirigent sur elle à vive allure. Comme un épervier, ils lui arrachent son téléphone portable avant de passer à la vitesse supérieure avec leur engin à deux roues. Anta Sangaré qui n’est pas une fille qui se laisse faire, se lance à leurs trousses. En vraie cascadeuse, après avoir rattrapé vite ses voleurs, elle saute de sa moto pour se jeter sur eux en criant au voleur. Elle réussit à s’accrocher au cou d’un des bandits, répondant au nom de Oumar Diarra dit Barou, domicilié à Bagadadji en Commune II du district de Bamako. Très vite, des passants ont convergé sur les lieux pour prêter mains fortes à la victime. Oumar Diarra dit Barou qui détenait le butin, échoue entre les griffes de ses poursuivants qui lui ont infligé une correction exemplaire avant de le conduire au commissariat de police du 7e arrondissement pour toutes fins utiles. Il est mis sous les verrous. Son second, un certain Bah Dembélé, s’est échappé sur la moto avec laquelle le duo opère sur les axes routiers de la rive droite. Quant à leur victime Anta Sangaré, elle en est sortie avec des blessures au niveau de ses bras et de ses genoux et sa moto complètement endommagée. Le commissaire divisionnaire de police Bakary Koné, chargé dudit commissariat, confie l’oiseau à la brigade de recherche pilotée par l’inspecteur de police Tidiany Mallé. Ce dernier et ses hommes ouvrent une enquête. Ils soumettent le délinquant au traditionnel interrogatoire. Oumar Diarra dit Barou n’a pas nié les faits. Il affirme appartenir à une bande de voleurs qui opère nuitamment sur la route de l’OUA. Leurs cibles, ce sont les jeunes filles et les jeunes femmes qui circulent sur les motos Jakarta à partir de 19 heures jusqu’au-delà de 22 heures. Ils les dépossèdent de leur téléphone ou de leur sac à main. Combien de victimes ont-ils fait dans cette partie de Bamako ? Le bandit n’en a aucune idée. Il ne sait pas non plus où se planque son compère Bah Dembélé, une manière de protéger ce dernier pour les raisons qu’il connaît. Des plaintes et pleurs à la police
De sources policières, depuis un certain temps, le commissariat de police du 7e arrondissement ne cesse d’enregistrer des plaintes pour vol à l’arrachée sur les jeunes filles et des femmelettes qui arrivent en larmes à la police. Mais, difficilement, la police parvient à mettre le grappin sur les auteurs qui sont la plupart des jeunes désœuvrés ou des jeunes scolaires appartenant à des grins où chacun doit entretenir sa chacune. Dans la soirée du 8 mars dernier, une dame dont l’identité n’a pas été révélée a été attaquée sur le même axe routier par des pilotes de Jakarta. Elle a été dépossédée de son sac à main que ses ravisseurs ont vidé avant de le jeter sur leur passage. On se rappelle la nuit du 14 au 15 février dernier, l’étudiante Kadidia Touré et sa sœur avaient été accrochées par deux jeunes gens sur une Jakarta au niveau de l’Agence BDM.SA de Sogoniko. Les deux voleurs par une dextérité incroyable, s’étaient emparée du sac à main de la demoiselle. Celle-ci les poursuit, mais en vain. Les deux bandits se sont vite morfondus dans le noir au niveau de Faladié Socoro en Commune VI. Mais, lâchés par la baraka, ils se feront arrêter par l’inspecteur de police Macky Sissoko et ses éléments du 10e arrondissement. Il s’agissait de Mohamed Diallo dit Ahmed et de Ismaël Tangara alias Ibrahim dit Zimé. Actuellement, les deux bandits broient du noir à la maison centrale d’arrêt de Bamako. En tout cas, l’inspecteur de police Tidiany Mallé et ses éléments n’entendent pas baisser les bras. Ils sont déterminés à pacifier ce secteur malfamé du district. Cela avec la collaboration des populations de leur Commune et la bénédiction de leur hiérarchie policière et judiciaire. Comme pour dire que l’insécurité est l’affaire de nous tous.
A.M BamaNet