Transparency International, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption, dépose une nouvelle plainte pour « recel de détournement de biens publics » contre 5 chefs d’Etat africains : le Gabonais Omar Bongo, le Congolais Denis Sassou Nguesso, l’Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema, l’Angolais Eduardo Dos Santos et le Burkinabè Blaise Compaoré.
L’ONG les accuse de posséder en France des biens immobiliers financés par de l’argent public détourné. Ces accusations figuraient déjà dans une première plainte déposée l’an dernier par d’autres associations et qui avait entraîné l’ouverture d’une enquête sur le patrimoine de ces chefs d’Etat mais qui avait été classée « sans suite » cinq mois plus tard.
La plainte de Transparency International ressemble de très près à celle déposée l’an dernier par les associations Sherpa et Survie. La petite différence, c’est que cette fois l’ONG se réfère à l’enquête policière qui a été menée en France après le dépôt de la première plainte.
Selon nos informations, la police judiciaire a entre autres recensé en France 17 propriétés et 11 comptes bancaires au nom du président gabonais. Elle a aussi répertorié par exemple une quinzaine de villas et appartements propriétés du président congolais et de sa famille. Ils ont en revanche collecté peu d’informations contre les présidents angolais et burkinabè.
Pour l’ONG, il n’y a aucun doute, ces biens n’ont pas pu être acquis grâce aux seuls salaires des chefs d’Etat.
Joints par RFI, les avocats d’Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso rappellent eux que posséder un bien n’est pas une infraction. Ils estiment aussi que la France n’a pas à juger la gestion des finances publiques d’autres pays. Ils dénoncent enfin un coup médiatique et soulignent que la première plainte a finalement été classée « sans suite » l’an dernier.
A l’époque, le parquet avait estimé qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour parler d’infraction. Pourquoi changerait-il d’avis ?
L’objectif des plaignants est ailleurs. Ils espèrent déposer une autre plainte en obtenant de se constituer partie civile. Cela permettrait d’ouvrir une instruction pour mener une enquête plus approfondie.
Source: RFI