Moussa Mara n’est plus maire de la commune IV du District de Bamako. Ainsi en a décidé la Section administrative de la Cour suprême dans le verdict qu’elle a rendu, hier jeudi 26 novembre dans le contentieux électoral opposant l’Indépendant Moussa Mara aux listes RPM, Seydou Diarra et CNID qui contestaient la régularité de son élection à l’issue du scrutin communal du 26 avril 2009.
Ce faisant, la Cour suprême, même si elle a annulé le jugement rendu sur la même affaire par le Tribunal administratif de Bamako, le 30 juillet dernier, pour vice de forme, est allée dans le même sens que cette instance. L’annonce du verdict a été accueillie par une joie compréhensible par le petit groupe de militants et sympathisants du RPM qui s’était rendu à l’audience. L’équipe de Moussa Mara, qui avait pris en main la gestion de la commune en nourrissant pour elle de grandes ambitions devra céder la place, dans les tous prochains jours, à une délégation spéciale désignée par le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales. En attendant l’organisation d’une nouvelle consultation électorale qui devra départager, cette fois sans contestation, on l’espère, les différents protagonistes.
L’histoire retiendra que le « jeune loup aux dents longues » Moussa Mara aura été maire de la Commune IV du District de Bamako durant huit mois, avant de voir son élection annulée par les juges de la Cour suprême du Mali. A la tombée du verdict en début d’après-midi hier, un groupe de responsables du RPM n’ont pu s’empêcher de sauter de joie et de se féliciter. « C’est une grande première, justice a été rendue dans l’arcane politique du Mali ! Maintenant, nous saurons qui est qui et qui vaut quoi en Commune IV « , a laissé entendre, en jubilant, un militant du RPM.
«Le jugement a été faite dans le sens que nous avons souhaité. Si on n’a pas pu annuler les voies obtenues par certaines listes, c’est le moins qu’on pouvait pour nous et nous apprêtons pour les élections», a ajouté le secrétaire général de la section IV du RPM.
Ce sont en effet le RPM, la liste indépendante Seydou Diarra, soutenue parle Mouvement Citoyen, le CNID-FT qui avaient introduit des requêtes auprès du Tribunal administratif de Bamako aux fins d’annuler les élections dans cette commune pour fraudes massives. Entre autres, un candidat sur la liste Moussa Mara, Cheick Tidiane Kéita n’avait pas son nom sur la liste électorale, des achats de voix et des bulletins uniques circulant distribués par des partisans de Mara, avec la complicité du Gouverneur, selon les requérants.
Par ailleurs, des responsables du MPR avaient été surpris en flagrant délit de gonflement des chiffres au moment du comptage des voix.
Les requérants ont été suivis par le juge du Tribunal administratif de Bamako, dans son jugement du 30 juillet 2009. Il a purement et simplement annulé les élections.
Les partisans de Moussa Mara ont interjeté appel devant la section administrative de la Cour suprême. C’est le verdict de cette instance qui vient de tomber et remet en cause le mandat de Moussa Mara. Il devra selon nos informations céder la mairie dan les prochains jours à une délégation spéciale que le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales doit mettre en place. Cette délégation spéciale doit préparer de nouvelles élections communales dans les six prochains mois. Avec ce verdict c’est au fait la requête des indépendants proches du Mouvement Citoyen qui vient d’aboutir. La requête du RPM étant l’annulation de certaines listes dont celle de Moussa Mara et celle du MPR. Toute chose égale par ailleurs, l’objectif des adversaires de M. Mara est de compétir à nouveau pour la conquête de la Commune IV, l’une des plus importante du District de Bamako. Pendant ce temps, le fils de Joseph Mara devra, lui, reculer pour mieux sauter.
Bruno D SEGEBDJI, Soumaila GUINDO