Avant d’entrer dans le vif du sujet, retenez que cette année, grâce à la Fondation pour l’Enfance, présidée par Touré Lobbo Traoré, les journalistes nationaux sont rentrés à Bamako à temps. La fondation a mis à leur disposition un minibus pour leur retour. Rappelons que l’année dernière les journalistes sont retournés à Bamako à leurs propres frais. A present, parlons des spectacles sur la scène Dah Monzon. Cette année, c’est l’enfant de Djoliba, le Domingo de la musique malienne, Salif Keita qui a comblé les attentes. Plus de 70% des festivaliers étaient venus pour le voir. L’artiste l’a compris il était l’unique tête d’affiche du samedi national qui est le seul samedi du festival où le meilleur spectacle est programmé pour attirer le maximum de public. En tout cas l’enfant de Djoliba a cartonné, ébloui son auditoire, de son premier morceau au dernier » La différence « , un morceau qu’il a chanté deux fois, il est resté le même. Et de temps à temps il clamait » Puissanci Ségou Puissanci « , histoire de galvaniser le public. L’autre prestation qui a satisfait le public a été celle de Nahawa Doumbia, la reine du Didadi qui n’a fait que confirmer tout le bien qu’on parlait d’elle durant toute l’année 2009. Nahawa a prouvé qu’elle a été la meilleure artiste du Mali en 2009. En plus des titres phares de son album, elle a fait rétro pour faire plaisir au public qui connaît sa musique, avant d’entonne le morceau N’Tana. Elle fera savoir que tout le monde ne peut danser ce morceau mais d’après elle » comme on est dans le démocratie, les gens peuvent le faire « . Le clou de son intervention a été le duo avec sa fille Doussou Bagagoyo une grande surprise pour le public, qui pensait que Doussou n’était pas à Ségou. L’autre satisfaction est venue de l’enfant de Ségou, Nafissatou Diabaté, Nafi ou Marimar. La très charmante créature aux yeux éblouissants et à la beauté naturelle a été la grande surprise. Car personne ne l’attendait ainsi. Originaire de Ségou, griotte de son état, elle a compris que le public de Ségou, disons du festival sur le Niger n’aime que le show. C’est ainsi que durant toute sa prestation, elle n’a chanté que des morceaux endiablés. Selon le sondage que nous avons fait auprès de certains festivaliers, l’unanimité est faite autour de ces trois artistes. Baba Maal était attendu, mais sa prestation selon nos interlocuteurs n’était pas celle que les gens aiment de lui, d’habitude. Il est en train de faire une mutation musicale, « Il n’a pas amené de sabaar, il avait trop d’instruments modernes, le M’balack n’est plus présent dans sa musique ». Baba Maal qui avoisine la soixantaine ne peut pas avoir la même vivacité. Il y a eu aussi des révélations comme Amkoullel qui a joué en After, c’est-à-dire sur la scène Biton. Les prestations sur cette scène ne débutaient qu’après celles de Dah Monzon. Atongo Zimba du Ghana, Samba Diallo et Baba Salah ont tous surpris le public, avec des prestations en live de belles factures. Mais il faut signaler que Cheick Tidiane Seck n’a pas voulu jouer en After, surtout que c’était après le grand show réussi de Salif Kéïta sur la scène Dah Monzon, comme pour dire que là où mes protégés ont joué, je ne vais pas jouer là-bas». L’autre fait marquant a été l’absence du ministre de la culture Mohamed El Moctar et c’est le ministre de l’artisanat et du tourisme qui a présidé les cérémonies d’ouverture et de clôture du festival.
Kassim TRAORE Bamako Hebdo