Mamadou Tounkara, ex-leader du groupe « Les Escrocs », mettra le 22 février sur le marché son 2e opus solo intitulé « Ni mussow sona » (Si les femmes acceptent). La dédicace est prévue le 7 mars dans sa ville natale, Kita. A la veille de l’événement, il a rendu une visite à notre rédaction.
Il se porte mieux que quand il était avec « Les Escrocs ». Mamadou Tounkara mène depuis quelques années une carrière solo. Malgré le départ de ses anciens complices, Salim et Djénébani, l’enfant de Boudofo (Kita), ne cesse de monter en puissance. La sortie de son second opus solo « Ni Mussow sona » en est une preuve.
L’album intervient après « Sans toi je ne peux rien faire ». Pour sa dédicace, l’auteur de « Kalan baliyayé dibiyé » est attendu le 7 mars à Kita avec de nombreux artistes. Il s’agit, entre autres, de M’Baou Tounkara, Astan Kida, Assétou Kanouté, DJ Sénateur, Djimé Tounkara.
Pourquoi Kita et non Bamako ? « C’est à Kita que je suis né. Il est important pour moi de montrer aux Kitois que leur fils qu’il voit à la télévision pense bien à eux. Je veux aussi leur montrer que je n’ai pas oublié d’où je viens ».
Après la Capitale de l’arachide une multitude de concerts est envisagé à Bamako et dans les autres capitales régionales pour la promo de l’album. « Ni mussow sona » est dédié aux femmes du monde en général et du Mali en particulier. La maxime qui dit « ce que femme veut, Dieu veut » colle bien aux raisonnements de l’auteur de « Djouya magni » (2e titre de l’album). « Il suffit que la femme accepte que le monde est merveilleux, il fera bon vivre dans nos foyers ». Il ajoute : « C’est aussi la femme qui es la clef de tous les problèmes et fait de l’homme ce qu’elle veut ».
M. Tounkara évoque dans l’opus de 11 titres, la place de la femme dans l’administration. « Aujourd’hui de la même manière que les hommes peuvent occuper un poste, la femme a la compétence de le faire. Le rôle de la femme ce n’est pas seulement de rester à la maison pour préparer, mais devenir directeur, ministre pourquoi pas président de la République », affirme-t-il.
Le second titre phare « Djougouya magni » est un appel aux frères qui de plus en plus ne s’attendent plus. « Avant entre frère, on s’entraidait. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. On voit de plus en plus que les frères font recours au maraboutage pour régler leurs différends jusqu’à ce que mort s’en suive », déplore l’artiste. Les thèmes abordés sont l’éducation, l’amour.
Etudiant au Conservatoire multimédias Balla Fasséké en classe terminale, (section musique) Mamadou Tounkara, avec l’expérience qu’il a acquise, a jugé de faire d’autres genres musicaux en plus du rap. « J’ai décidé d’évoluer dans le World music ».
Plus que jamais interpellé sur son appartenance au groupe Escrocs, « Madou Escroc » se veut on ne peut plus clair : « Le groupe ‘les Escrocs’ n’existe plus. C’est Mamadou Tounkara maintenant ». Toutefois, il reconnaît avoir ressenti le départ de ses camarades. « Alors que je mène une carrière solo, j’ai été obligé de renoncer à des contrats. Les contrats venaient au nom des Escrocs, chose à laquelle je ne pouvais malheureusement répondre ». Et de conclure que grâce aux bénédictions des parents, il a su surmonter ses difficultés.
Amadou Sidibé